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UNE HISTOIRE À LA POSTE DE MARRAKECH EN 1950

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L'ami Maurice CALAS nous a déja régalé de plusieurs histoires de son époque. Il en connait surtout dans sa profession, la poste et la téléphonie. C'est de téléphones dont il nous parle aujourd'hui.

Côté technique, le service des installations extérieures  était dirigé par un inspecteur assisté d’un contrôleur et servi par cinq agents plus deux auxiliaires

En évoquant  dernièrement les noms des  collègues de ce service,  me revient en mémoire un épisode  tragi-comique qui nous a tous étonnés par son audace et bien fait rire sous cape pendant longtemps. Donc le jeune L…, collègue en début de carrière était affecté aux installations chez les  nouveaux  abonnés  dans le secteur de la Médina (ville ancienne).

Poste-medina-Felix-vers 1918 Pour accomplir son travail,  il devait se coltiner de porter son sac d’outillage remplis de marteaux, pinces, tournevis, scies, perceuse à main, burins, chevilles, et plâtre pour scellement, plus une certaine longueur de câble sous gaine de plomb et l’appareil à installer, le tout était encombrant et pesait au moins vingt-cinq kilos ; le pauvre garçon était costaud, mais se trimballer avec tout cet attirail sur le dos dans des rues étroites et sinueuses où circulait en permanence une foule accompagnée d’ânes,  de mulets eux même chargés de bâts énormes n’était pas une sinécure ; aussi il  réclamait avec force qu’on dépose et récupère sur le chantier ce matériel avec la charrette à bras du service, (encore équipée de roues en bois).  Par le refus catégorique de son chef, il était dans l’obligation de faire plusieurs voyages; cette situation se répétait souvent et devant l’entêtement du chef et l’impertinence du jeune, on les entendait  souvent «s’engueuler».  Le chef avait une belle voix, le jeune L... était nanti d’un organe surpuissant de baryton, aussi tous les bureaux donnant sur la cour intérieure profitaient de leurs exclamations. Après plusieurs semaines  de cette situation, L… finit par adresser une lettre au directeur réclamant son arbitrage. Il est bien connu que dans l’administration les directeurs ni même les simples chefs de service n’aiment pas les problèmes de n’importe quelle sorte susceptibles de porter préjudice à leur carrière… Monsieur Vatan est donc venu un beau matin à la prise de service pensant régler le problème en quelques minutes par son autorité : le chef a argué qu’une seule charrette était  attribuée au service et réservée aux transports lourds et encombrants et qu’il était impossible de  l’affecter à un seul agent,  et cela dans un échange d’éclats de voix qui ont alertés tout  l’immeuble : l’agent qui réclamait n’avait qu’à s’acheter  une bicyclette comme ses collègues ; solution simple approuvée par le directeur. 

42087556 Genre de charette d'époque.

Sauf que personne n’a pris  en compte la situation de L… : loin de sa famille et en début de carrière avec un traitement qui suffisait à peine à vivre décemment, il devait se priver d’un repas ou deux pour s’offrir une place de ciné ou se payer une paire de chaussettes.   A l’époque une bicyclette d’occasion lui aurait coûtée au moins  un mois de salaire, une neuve  pas moins deux, et le crédit était impensable pour quiconque. Sans se démonter L…. à donc écrit au directeur  demandant à l’administration de financer l’engin qu’il se proposait de rembourser par retenue sur  ses émoluments  sur au moins deux ans.   Réponse : l’administration n’est pas une banque ! Que l’agent se débrouille pour sortir de cette situation et  tampis  s’il est mal noté.    

      Notre  homme n’avait pas dit son dernier mot !

      Le lundi suivant lorsque j’arrive à sept heures dans le hall d’entrée et découvre une foule de collègues,manifestement pas pressés de prendre leur service. Certains étonnés, d’autres hilares entourent  L….   et le moyen qu’il a trouvé pour pallier la situation exigée  de « l’Administration  représentée par son chef et le directeur. 

       L… tient par la bride un grand mulet bâté de chouaris(1) dans lesquels il a chargé tout le Bazar qu’il est obligé d’emporter pour exécuter son travail, sac à outils, câbles, plâtre, appareils téléphonique. 

Bourricot-charge-a-vide

Son chef est là, les yeux ronds, les bras ballants, la bouche ouverte mais aucuns son n’en sort encore.

 Quand enfin il sort quelque chose de son gosier c’est une  bordée de noms d’ois-eaux  associés à des gestes désordonnés  invoquant le ciel et la terre et n’importe quoi,….par pudeur je ne vous traduirais pas, mais ces noms ne sont pas dans les manuels d’ornithologie.   Sur ce, arrive mystérieusement averti, le directeur qui a vite fait d’éloigner les  curieux en enjoignant l’ordre général de se rendre à son poste immédiatement,  mais sans effet sur  le groupe de badauds qui s’est massé sur le trottoir devant le porche, attiré par les vociférations et les pantomimes du chef.  A la suite d’une discrète réunion dans le bureau du chef,  le contenu des chouaris  a été transbordé sur la charrette du service.  L…  est parti à son boulot,  le mulet a retrouvé son écurie.  En principe les choses auraient dues en rester là. 

      Par chance l’affaire n’a pas étéébruitée, les journalistes ne pullulaient pas et encore moins les paparrasis, l’affaire s’est  traitée  sans bruits  en interne. Mais le directeur a pensé que L….était peut-être un peu dérangé !  L… a donc été prié de se rendre à la consultation du médecin de l’administration qui a estimé qu’il n’était pas qualifié et l’a adressé au médecin psychiatre de l’hôpital civil.  Après quelques semaines de repos  L… a repris  son  service accompagné par la charrette.  Tout semblait être revenu à une vie normale durant quelques temps, puis sont apparu  dans sa personne des  troubles inquiétants , des oublis, des prostrations, des crises de larmes, et notre collègue est retournéà l’hôpital, puis stabilisé, retour au travail et de nouveau l’hôpital, cela devenait sérieux. On ne parlait pas encore de » burnaout «  ni de harcèlement.  Le directeur avait fait comme il se doit (pour assurer ses arrières) un compte rendu  des évènements et de la situation  au ministère des PTT à Rabat ; Et L…  s’est retrouvéà l’hôpital psychiatrique de Beerrechid près de Casablanca bien connu au Maroc.  

 De retour de mon service militaire en 1952,  j’ai appris que n’étant pas considéré dangereux pour la société, après un an d’hôpital ;  il avait été rendu à la vie civile  avec une pension et qu’il s’était retiréà Nice ou il avait de la famille. C’était impensable à l’époque  (il s’est  murmuré, qu’ayant fraternisé avec le jeune psy de l’hôpital civil  celui-ci lui aurait donné de bons conseils ?) 

        Ce n’est pas encore la fin de l’histoire...

Quelques années après alors que tout le monde avait presque oublié ; un collègue  d’un autre service qui passait son congéà Nice, l’aurait rencontré et partagé quelques  apéros avec lui. Il aurait rapporté que L…  se portait à merveille, qu’il  avait retrouvé une vie normale, équilibrée, heureuse et qu'il vivrait en concubinage avec l’assistante sociale qui suivait ainsi son parcours au plus près…..

Je n’en ai pas appris plus.

(1) Chouaris: deux grandes sacoches d’une seule pièce en palmier tressé jetées pardessus le bât posé sur le dos de l’animal. 

charge-bourricot-3

 

Merci Maurice pour cette histoire du milieu du XXe siècle à Marrakech que tu nous offres pour notre plaisir !

 


LE PILOTE Jean-Yves BIGOT DE LA PROMO 61 A2 A PRIS SON DERNIER ENVOL

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Sergent-BIGOT-61-A

SERGENT ÉLÈVE-PILOTE SUR LA BASE ÉCOLE 707 JEAN-YVES BIGOT NOUS A QUITTÉ. le mercredi 13 mars 2019, dans sa 79e année. 

Sa fille Kathy nous a fait part de son décès. 

Il était devenu COLONEL DE L'ARMÉE DE L'AIR
CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR 
OFFICIER DE L'ORDRE NATIONAL DU MÉRITE
CHEVALIER DE L'ORDRE NATIONAL DE CÔTE D'IVOIRE

Nous adressons nos messages de sympathie à: Mme Brigitte BIGOT, son épouse ; 
Catherine, Fabienne, Anne-Valérie et Hélène, ses filles ainsi que leurs conjoints ; 
Ses petits engfants: Chloé, Eliott, Nathan, Léo, Johan, Eva, Théo, Margot, Victor et Alicia; 
Ses frères et soeurs, ainsi que ses belles-soeurs et beaux-frères, 

De même les anciens membres de sa promo d'élèves-pilotes: cliquer sur le lien de la 61A2

La cérémonie religieuse est prévue le lundi 18 mars 2019, à 14 h 45, en l'église Saint-Laurent de Montlouis-sur-Loire.

DANIEL MULLER, ENFANT DE MARRAKECH, A COURRU SA DERNIÈRE COURSE

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DANIEL AIMAIT BIEN UNE PHOTO; IL L'AVAIT CHOISIE 

Daniel-Muller-Sandrine

 Nous avons appris par son frère Gérard que Daniel avait succombéà la maladie dont il était atteint.

Daniel est parti de Marrakech à 16 ans pour poursuivre brillament les études scientifiques qu'il avait commencées au Lycée Mangin.

Il avait conservé beaucoup d'amis de Marrakech malgré les distances. Tant ceux qu'il avait connu à l'école du Guéliz et au Lycée Mangin, que ceux avec qui il avait partagé les sorties et les camps des éclaireurs unionistes, les vacances de ski à l'Ouka ou les rencontres et kermesses au temple de l'Hivernage. 

Daniel-Muller-2010

 Daniel avait participé au Moussem d'Avignon avec nombre de ses amis, qui se sentent de plus en plus esseulés car d'autres sont partis avant lui.

Sa famille était connue au Guéliz surtout par le magasin de vêtements GEDA, à proximité de la place de l'Horloge. Ce nom GEDA venant des deux premieres lettres de son prénom précédées par les deux premières lettres du prénom de son frère aîné.

Nous apprenons que le service d'obsèques est prévu ce vendredi 29 mars à 16 heures au Temple protestant – 6 rue du Dr Jaubert à Hyères.

Les marrakchis qui l'ont connu penseront à tout ce qu'ils ont reçu de son amitié. Ils partagent la peine de ses proches et les assurent de leur sympathie en cette période douloureuse.

CE N'EST PAS HENRI PROST QUI A CONÇU LES RUES DU GUÉLIZ, LE PREMIER URBANISTE DU GUÉLIZ EST ALBERT LANDAIS

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ON TROUVE BEAUCOUP D'ERREURS DANS LES ARTICLES QUI PARLENT DE MARRAKECH ET DU QUARTIER DU GUÉLIZ

Plan-Landais-Sacreste-MRK-fevrier-1913

L'urbaniste Henri PROST a créé plusieurs villes nouvelles au Maroc à la demande de Lyautey, mais pour Marrakech il y a exception. Le Guéliz avec ses larges avenues disposées en éventail, était déja conçu et loti quand PROST est venu au Maroc en avril 1914 pour la première fois. À cette date les rues et les avenues du Guéliz étaient déja tracées et plantées d'arbres et même équipées des réseaux d'égouts, d'aduction d'eau potable et d'électricité, les parcelles étaient déja définies et 103 d'entre elles déjà vendues.

Sur ce plan de juin 1913, établi par H. SACRESTE sur les directives d'Albert LANDAIS nous remarquons l'orthographe GUILIZ qui a été remplacée en GUÉLIZ en 1914. Nous voyons que tout l'espace entre d'un côté la Ménara et les terrains militaires et de l'autre les remparts de la Médina entre Bab Doukkala et Bab Roob est destinéà la ville nouvelle et que la partie en grisé est le premier secteur loti et vendu.

ALBERT LANDAIS EST NÉÀ POITIERS LE 11 FÉVRIER 1871, fils de Louis Landais et de Geneviève Marchand. Il fut le "premier maire de Marrakech" en qualité de Chef des services municipaux.  Le Maréchal Lyautey le nomma à ce poste, créé en février 1913, pour son expérience, ses connaissances et son autorité incontestée tant des marocains musulmans et juifs que des européens.  Il était sorti de la 78e promotion de l'école d'officiers de Saint-Cyr (Promotion du Soudan) et avait déja une carrière qui l'avait familiarisé avec la langue arabe, ainsi qu'avec le droit musulman, notamment dans la reconstruction de l'agglomération de BEN AHMED en 1910.

Imberdis_F-Jaquemin-hotel-LANDAISAlbert LANDAIS connaissait déja Marrakech avant qu'il y revienne à la suite de la colonne du Colonel Mangin le 7 septembre 1912. Il était connu dans la capitale du Sud dès 1910, ( dans le cadre de l'aide militaire française à la formation des artilleurs marocains des troupes du Maghzen). Il apparait en veste d'uniforme blanche à droite sur une photo du Marrakech-Hotel avec d'autres français, on reconnait à gaucche M. LASSALAS. L'exploratrice, madame LADREIT DE LA CHARRIÉRE parle dans ses mémoires d'une promenade à cheval agréable qu'elle fit avec lui le 4 avril 1911 dans la Palmeraie:  "Le temps est de nouveau beau, je pars avec le capitaine Landais faire une promenade à cheval dans la palmeraie. Nous galopons dans des sentiers coupés de frondrières, devant un ravin escarpé, un jardinier marocain nous fait un chemin avec sa pioche; nous poursuivons à l'aventure à travers des champs de liserons et de glaieuls rouges, puis un étroit sentier serpente entre les palmiers, des oliviers dont les branches nous effleurent au passage; des ruisselets coulent dans des buissons de pervenches ou entre des soucis couleur rouille. Le Tensift, grossi par les pluies récentes, roule une eau boueuse..."  Les cheveux et sourcils chatains, les yeux bleus, le nez moyen, un séduisant menton à fossettes, il toise 1,65m. " 

Albert LANDAIS reçut pour la qualité de ses services le Nicham Al Anouar en 1910, Officier du Ouissam Alaouite en juin 1913. la Croix de Commandeur de la Légion d'Honneur en 1920 (Chevalier en 1909 - Officier en 1917). Excepté les anciens marrakchis qui avaient donné son nom à une des plus belles rues du Guéliz (rebaptisée Bd Mohamed-Zerktouni), l'Histoire l'avait oublié. Probablement son décès prématuréà 58 ans le 4 septembre 1929 en est l'une des causes (il avait subi une attaque au gaz à Verdun à la tête de son régiment en 1917 dont il avait gardé des séquelles qui ont hâté sa disparition douze ans plus tard). Il fut promu Général de Brigade quelques semaines avant sa mort. 

Timbre-service-municipaux-1913

Non seulement il créa la ville nouvelle du Guéliz en qualité de premier urbaniste de Marrakech, mais il tenait simultanément les fonctions de premier Chef des services municipaux.  

Il resta à ce poste jusqu'en avril 1915 au grand regret de Lyautey obligé de le rendre à l'armée française qui combattait sur le front de l'Est contre l'Allemagne du Kaiser.

Il fit faire le premier tampon des services municipaux, avec ce texte en arabe: "D'Allah, Marrakech, la bien gardée".

Des groupes d'études, venus d'Europe, désireux de s'informer sur Marrakech en 1913 s'adressaient au général BRÛLARD qui après de brèves paroles de bienvenue donnait immédiatement la parole au capitaine LANDAIS.

Par exemple un groupe de scientifiques français rapporte : 

Marrakech 7 mai 1913 - La nouvelle ville européenne
Nous avons été rendre visite au capitaine (Albert) Landais qui remplit les délicates fonctions de " maire  de Marrakech". Non pas que la vieille cité marocaine ait déjàété dotée d’une organisation municipale, avec les divers rouages que ce terme comporte dans notre esprit, mais le général Lyautey a confiéà cet éminent officier, avec tous les pouvoirs de police compatibles avec les usages locaux, la direction des services de voirie et d’hygièneà créer dans cette ville qui en est jusqu’ici si complètement dépourvue et en même temps l’a chargé de procéder à l’établissement du nouveau quartier européen.
Très aimablement le capitaine nous expose qu’afin d’empêcher que  se produise ici la spéculation effrénée sur les terrains dont Casablanca et Rabat ont été victimes et aussi pour essayer de sauvegarder l’admirable ensemble de cité saharienne que représente Marrakech, le Résident (Général Lyautey) a décidé que la ville européenne serait construite en dehors de l’enceinte, sur la vaste plaine comprise entre Bab-Doukkala et le mont Guiliz (cette orthographe utilisée en 1913 a été ensuite remplacée par Guéliz). Il nous montre un fort joli plan, très bien étudié, du nouveau quartier, où des avenues rectilignes rayonnent en éventail d’une place centrale décorée du nom de "7 septembre" .  
À la suite de notre visite, nous allons voir l’emplacement de la future ville, qui dès à présent, est livréà des équipes de terrassiers, occupés au milieu de l’inévitable ouragan de poussière, à niveler le sol fort accidenté et à tracer les larges avenues. Tout cela parait bien vaste pour la population européenne de Marrakech qui n’atteint pas encore en ce moment 200 personnes et jusqu’ici on n’aperçoit dispersées parmi les terrains vagues que trois ou quatre cantines en tôle ondulée. Mais, les choses vont si vite au Maroc !"  

La_Technique_sanitaire_et_municipale_Marrakech-urbanisme-1922-plan-LANDAIS-Joyant Sur ce plan apparait plus distinctement le quartier du Guéliz tracé par Albert LANDAIS, première étape de la ville nouvelle. On aperçoit même  le tronçon en cours de réalisation de ce qui sera plus tard l'avenue Mohammed V et sa perspective sur la Koutoubia.

Albert LANDAIS a loti le quartier du Guéliz au printemps de l'année 1913 et les 103 premiers lots ont été vendus par adjudication à des particiliers le 5 juin de la même année. 

 De nombreux notables musulmans et israélites de Marrakech s’étaient porté acquéreurs. Une disposition très heureuse du Cahier des charges prescrivait que s’il existait des arbres sur le lot vendu il était interdit à l’acquéreur de les arracher ou de les détruire sans autorisation préalable de la municipalité. Cette autorisation ne serait délivrée que moyennant l’engagement  par l’intéressé de planter trois nouveaux pieds d’arbre pour chaque arbre détruit et d’en assurer la reprise. Le titre définitif de propriété n’est delivréà l’intéressé qu’après execution des clauses de mise en valeur. Celles-ci comportent l’obligation, dans un délai de dix-huit mois, d’élever sur le lot vendu des constructions en matériaux durables (pierres, briques, ciment armé, piséà la chaux) représentant une dépense globale de 4 P. H. par mètre carré de surface vendue pour les lots en bordure d’une place, carrefour ou d’une longueur égale ou supérieure à 25 mètres. Pour les lots en bordure d’une voie inférieure à 25 mètres la dépense devait être de 3 P. H.

Un faste important fut donnéà la fête du 14 juillet 1913 et la maison des Services Municipaux pavoisait sur la place Djemaa el Fna. 

Services-municipaux-1913

Quelques semaines plus tard en septembre le journaliste M. Botte: "Une ville nouvelle sort de terre… On installe des adductions d’eau et on dessine un grand jardin public… » 
Devant les scientifiques venus suivre les travaux de la Ville nouvelle du Guéliz, le capitaine Albert LANDAIS n'hésite pas à expliquer sa doctrine, inspirée des conceptions du Général Lyautey:
"Je ne voudrais pas vous laisser repartir sans que vous ayez bien senti dans quel sens nous dirigeons notre effort. Je n’hésite pas à le dire: nous voudrions préparer un avenir fraternel où les deux populations, la marocaine et l’européenne, marcheraient avec confiance la main dans la main vers la plus grande liberté et le plus grand bonheur possibles.
Lors du dernier 14 juillet, le commandement avait convié nos protégés à partager notre allégresse. Ils ont répondu à cette invitation avec un enthousiasme véritablement saisissant. La ville, d’une part à l’autre, s’est spontanément pavoisée de drapeaux, de tentures et d’oriflammes; toutes les boutiques ont chômé; trois jours n’ont pas suffi à des fêtes urbaines aussi joyeuses qu’aux meilleures journées de solennités religieuses, et des milliers de cavaliers soutenus, des confins du bled, défiler à côté de nos soldats et nous apporter le sympathique témoignage des tribus.
Ce premier sourire du Marocain, reconnaissant de la sécurité que nous lui avons donnée, nous a causé une satisfaction intense, rendue plus intense par la date avec laquelle il coïncidait.
Nous sommes trop les fils des traditions françaises pour ne pas avoir salué comme d’un heureux augure ce succès que nous obtenions en commémoration de cet anniversaire où nous nous plaisons à voir l’évocation de la liberté. (…)
Forts de cette preuve, nous continuerons la même politique..." 
Le 4 novembre 1913, l'école du Guéliz accueille ses premiers élèves;  M. Acquaviva est le seul instituteur, mais trop d'élèves habitent déjà le Guéliz et ceux qui n'ont pas trouvé de place vont en classe en médina à 4,5 km. Cette distance entre le Guéliz et la Médina où se trouvent les commerces préoccupe Albert LANDAIS car les nouveaux marrakchis hésitent à construire au Guéliz, certains préfèrent habiter en Médina le quartier de Riad Zitoun ou celui de Bab Doukkala. C'est pourquoi Albert LANDAIS va décider de construire un petit Tramway pour relier les deux villes. Ce sera le petit train en voie de 60 de type Decauville. A cette époque Marrakech accueille un nouvel ambassadeur de France: M. DUDEBOUT.
En décembre 1913, un autre journaliste scientifique G. de GIRONCOURT écrit dans le Bulletin de la Société de Géographie:"A Marrakech, la population européenne de 12 en octobre 1912 a passé successivement à 50 personnes en mars 1913, 200 personnes en aout 1913, 1400 en décembre de cette même année. Le pittoresque très grand de cette ville,... sise dans un magnifique décor, représente toute une valeur touristique d'avenir considérable. Aussi a-t-on décidé le respect de la cité marocaine actuelle, à laquelle sera conservée toute sa couleur locale et la création auprès d'elle dans la plaine voisine, d'une ville nouvelle de grandes proportions dont le plan d'ensemble a étéélaboré et mis en application, avec une rare intelligence par M le capitaine LANDAISMarrakech le 12 décembre 1913." 

JClaude-Nicolas-Forestier

Décembre 1913 est aussi le mois où le grand paysagiste parisien Jean-Claude Nicolas FORESTIER, après sa visite à Marrakech et dans d'autres villes du Maroc, remet au Général Lyautey un rapport qui préconisait la sauvegarde des villes anciennes, le respect des paysages environnants et la création de réserves boisées. C'est exactement ce que Albert LANDAIS a commencéà réaliser dès sa nomination en février 1913.

Le jeune urbaniste Henri PROST, Prix de Rome, n'a pas encore mis les pieds au Maroc. Lyautey le recrutera seulement en avril 1914 et il commencera par s'occuper de Casablanca et Rabat.  

Puis Albert LANDAIS obtient que 77 lots à construire du quartier du Guéliz soient proposés à l'achat le 5 mai 1914. La ville nouvelle s'étend et construit de plus en plus. L'action d'Albert LANDAIS ne se limite pas au Guéliz, il s'occupe aussi de la Médina, de sa voierie et de tout ce qui concerne l'hygiène et les services sanitaires. 

Nommé chef de Bataillon (décembre 1914), il quitte Marrakech pour la France en mai 1915 et combat avec un régiment de Tirrailleurs Sénégalais sur le front de l'Est. C'est là que ses poumons furent gravement atteints par des gaz toxiques utilisés par l'ennemi.

Albert LANDAIS s'est mariéà Paris à Noéllie SIMARD le mardi 7 avril 1917.

Après l'armistice du 11 novembre 1918, Albert LANDAIS est demandé par le Général LYAUTEY qui a besoin de lui dans une autre région du Maroc. Le journaliste Maurice de WALEFFE en témoigne:"(.... )Une autre catégorie d'officiers particulière au Maroc, et plus admirable encore, est celle des bâtisseurs de villes. On sait que la politique du Général LYAUTEY est de respecter les cités marocaines et de bâtir les villes européennes à côté, de façon que les deux civilisations s'entraident sans s'étouffer. À TAZA, j'ai vu opérer le colonel LANDAIS, qui a déjà aménagé Marrakech, et qui se propose maintenant d'irriguer et de fertiliser le couloir désertique algéro-marocain en utilisant les eaux de la Moulouya.(...)"

Marrakec_Prost_Henri_Plan-1:5000-198X165-1921

L'architecte-urbaniste Henri PROST a apporté des compléments modestes au travail d'Albert LANDAIS, mais beaucoup plus tard, vers 1920-1921, car il eut fort à faire avec d'autres villes nouvelles à créer à Fes, Meknes, ... Sa contribution principale dans la capitale du Sud sera le plan d'urbanisme du quartier de l'Hivernage et la localisation du Casino de Marrakech. Ce plan établi par Henri PROST montre bien en brun, tant au Guéliz qu'en Médina ce qu'Albert LANDAIS avait réalisé avant lui.

Nous n'avons pas trouvé d'autre photographie du Général Albert LANDAIS (Chéri, Augustin, Marie, Albert) que celle prise devant le Marrakech-Hotel en 1911. Merci à la personne qui nous en proposera une. Les Marrakchis lui en seront particulièrement reconnaissants.

Merci aussi à ceux qui ont des souvenirs de l'avenue Landais de les partager sur le blog en écrivant un commentaire.

CHAMA A RETROUVÉ LA TOMBE DE MARIUS DORÉE

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MARIUS DORÉE FUT UNE PERSONNALITÉ IMPORTANTE À MARRAKECH ENTRE 1912 ET 1943

marius_Dorée

Cet ancien militaire des services des renseigne-ments participa au dévelop-pement de la ville et à son ouverture au tourisme en prenant en charge la Présidence du Syndicat d'Initiative et en participant à la Chambre Mixte de Commerce et d'Agriculture.

Il s'habillait souvent comme les marocains et parlait non seulement l'arabe mais aussi le berbère.

Chama avait reçu Marie BLAIN, fille d'une des nièces de Marius et lui avait permis de faire un pélerinage dans les lieux qu'avait connu son célèbre grand-oncle. Chama a aussi retrouvé la tombe de Marius DORÉE dans le cimetière européen parmi les bougainvilliers.

"Enfin  j'ai   pu    avoir  un  rendez-vous  avec  le  responsable  du  cimetière pour   aller   jusqu'à  la  tombe  de Marius le  DOREE. C'était  un  grand  homme,    il  fait  partie  des nôtres.  Pour  tout   ce    qu'il   a  fait pour  Marrakech    et  les  berbères en  particulier ,  nous  avons  lu  LA FATIHA   (prière  pour   son  âme ) en  langue  amazigh qu'il maîtrisait  parfaitement.  puisqu'il   s'habillait    comme   eux.  J'étais venue avec   quelques  membres  de  l'AIFF,  notre   association   francophone et ce fut un  plaisir de retrouver la tombe d'un grand homme qui s'habillait comme les  notables arabes et berbères par amour du pays où il vivait et  à  la  considération  qu'il  avait   pour  les  autauchtones,  ses   voisins   de la médina et les cheikhs  des   tribus."

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Nous sommes très reconnaissant à Chama pour cet hommage à Marius DORÉE. Elle nous communique aussi une photo de la plaque qui identifie la tombe: "Ici repose, Marius DORÉE, 1879-1943. Officier de la Légion d'Honneur." 

Cliquer sur le lien suivant pour trouver l'histoire extraordinaire de : Marius Dorée.

Chama a aussi obtenu d'avoir un regard sur les archives et nous montre le permis d'inhumer. 

permis-Dorée  Sur son permis d'inhumer il est indiqué sa dernière profession: Industriel. Il avait créé en effet en partenariat avec Paul Chavannes la nouvelle briquetterie de Marrakech.

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Il est intéressant de voir aussi que le cimetière dispose de plans des tombes avec pour chacune un numéro qui permet de la retrouver dans une allée. Celle de Marius DORÉE porte le numéro 286. Elle est dans la même allée que celle du Colonel DUPAS n°284 qui fut une figure du 2e RTM. Mal-heureusement ces plans subissent les injures du temps. Certains noms sont difficiles à déchiffrer. Il faudrait remplacer ces plans anciens par des copies et en attendant photographier tous ces plans pour disposer de doubles.

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Chama nous invite aussi à applaudir à une performance.   Elle nous envoie une photo de  2  jeunes   mara-thoniens  IMAD  et  AMINA  NOUFSI,  venus  de   CASA  à  pieds  pour  participer  au  marathon   international du  23 Janvier. "Ils  étaient   à  l'heure pour le départ. Ils ont pu  terminer  avec succés et  applaudis-sements   leur  parcours jusqu'à   l'ARRIVEE.   Ils  méritent  qu'on   parle de leur performance,  et  bravo  pour  leur  courage !" 

Pour avoir les photos du Marathon cliquer sur le lien: Marathon

Mille mercis à Chama pour les liens qu'elle nous permet de conserver avec la ville que nous aimons.

  

 

L'IMMEUBLE POIDOMANI AU GUÉLIZ - LE PALACE RÉDUIT À SON ENTRÉE FERMÉE D'UNE GRILLE

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UNE COLLECTION DE SOUVENIRS EST LIÉE À L'IMMEUBLE POIDOMANI

Grâce à l'idée de Monique qui cherchait une photo récente de l'immeuble pour célébrer le 80e anniversaire de son mari et grâce aussi à Babeth qui s'est rendue sur place avec son appareil photographique nous cherchons à reconstituer le livre d'histoire de cet immeuble. Qui l'a construit ? Qui l'a habité ? Quels commerces y ont été ouverts? Quels événements l'ont concerné ? 

POIDOMANI-imm-Babath-mars-2019 Immeuble Poidomani mars 2019 - Photo Babeth

L'immeuble POIDOMANI doit son nom à un entrepreneur marrakchi, originaire de Ragusa en Italie, qui l'a construit en 1934. Certaines personnes du même nom avaient obtenu la nationalité française en Tunisie vers 1914. Cet entrepreneur s'était déja fait connaître en 1933 à Marrakech par la construction de la Villa Lahoussine DAMNATI qui eut pour architecte "le bureau technique" avec les associés BEERLI, FEHST et REISSER. De même, la même année avec le même bureau d'architectes il construisit la villa du CONSULAT D'ITALIE, avenue Landais.

L'immeuble POIDOMANI fut édifiéà l'angle de l'avenue du Haouz-Louis Barthou (renommée Boulevard Moulay Rechid ) et de la rue Verlet Hanus (renommée Mohamed El Beqaal).

Avant 1933 le nom de POIDOMANI n'est pas connu à Marrakech parmi les entrepreneurs, mais beaucoup à l'époque savaient qu'il était le gendre et successeur de François SALVO, l'entrepreneur qui le 13 juin 1916 avait remporté l'adjudication du MARCHÉ COUVERT DU GUÉLIZ (aujourd'hui remplacé par le CARRÉ EDEN). Pourtant dès cette époque, en pleine période de guerre avec l'Allemagne, les entrepreneurs étaient nombreux: ZECCHETI, MERME frères, MORELLI, F. PISTRO, AMPHOUX, GIOVANNI,... 

POIDOMANI_4875

 Aile gauche de l'immeuble Poidomani, côté rue-Verlet-Hanus. Photo Babeth-mars 2019- On remarquera la forme originale de la fenêtre supérieure à droite. Les ferroneries des balcons ne sont pas les seules à témoigner du style Art-Déco.

L'immeuble de Joseph POIDOMANI fut très vite habité par des locataires et loué par des commerçants qui y établirent leurs activités. C'était un immeuble d'un rapport important pour son propriétaire. L'entrepreneur devint plus gourmand dans ses soumissions pour l'attribution de chantiers par adjudication. D'autres que lui les remportaient. En avril 1935 il concourru associéà l'architecte FEHST pour la construction d'une Salle de réunion, mais leur proposition n'aboutit pas. En mai 1935 pour la construction du CASINO de MARRAKECH, Joseph POIDOMANI est trop cher et c'est l'entrepreneur SALORT qui emporte le marché.

Parmi les premiers commerçants qui s'installent dans l'immeuble en 1935 certains font de la publicité dans la presse: une boucherie-charcuterie, un professeur de violon et de solfège. 

Poidomani-commerces-1935 La Boucherie Charcuterie Nouvelle fait de la "réclame" dans "Le Petit Marocain" ainsi que le professeur de violon PAGAN - Il dirigeait aussi un orchestre qui se produisait dans les bals de mariages.

Survient le décès en 1936 de Lucie SALVO née POIDOMANI, les obsèques se tinrent exceptionnellement un dimanche. 

IMG_4882 Aile droite de l'immeuble Poidomani - Photo Babeth - mars 2019

L'immeuble POIDOMANI disposait d'une salle de réunions. A l'époque du Front Populaire l'Union locale des syndicats de Marrakech organise des conférences, par exemple: "Ce que les ouvriers doivent savoir sur les accidents du travail » se tient le 20 décembre 1936. 

Poidomani-maison-syndicats-18-dec-1936 C'est dans l'immeuble POIDOMANI qu'on pouvait trouver L'Agent général WATEL de l'assurance LA FONCIÈRE, puis à partir de 1939 le "COMPTOIR DU BITHUME" côté rue Verlet Hanus. Par la suite il y eut, côté Verlet Hanus, le bureau de tabac tenu par madame WATEL. 

Poidomani-italien-francophile-juillet-1939

Avec la guerre de 1939-45 qui se préparait, Joseph POIDOMANI prend en juillet 1939  l'initiative de créer à Marrakech "Le cercle des Italiens amis de la France" domiciliéà l'adresse de l'immeuble: c'est que les italiens de Marrakech étaient nombreux: Zecchetti, Salvo, d'Anna, Giovanni, Morelli, Botta, Accardi,... 

Poidomani-Bedel-fevrier-1940

 

 Côté avenue Barthou, monsieur Amédée LIMOUSE crée le GARDE MEUBLE DU SUD MAROCAIN, correspondant de l'entreprise de déménagement BEDEL. Beaucoup d'anciens marrakchis se souviennent de cette entreprise. Que sont devenus les POIDOMANI après 1945 ? Il semble qu'ils se soient établis à Marseille, rue du Pavillon. Un fils de l'entrepreneur, Georges POIDOMANI est néà Marrakech le 13 aout 1944 avant la proclamation de l'Armistice. 

La Revue SALAM MARRAKECH n°92 a publié en 2006 une photo de l'immeuble POIDOMANI à l'initiative de Marcel BOURBON, l'un de ses anciens habitants. 

poidomani-SM-n°92-oct-2006  L'intérêt de cette photographie est qu'elle indique les noms d'anciens habitants. Au premier étage FARROUCH, GIOGOSO, CLÉMENT et au deuxième étage : CAMBOS, GRAS, CHAVE, DEGOIT, FARROUCH, BOURBON. Qui nous dira les prénoms des enfants de ces familles ? Ils pourraient partager leurs souvenirs dans les commentaires.

D'autres noms sont cités: LERIDON, GERBAULT, SYLVESTRE, PASQUALI, FONTAINE, MESTRE, DAYAN. Qui nous les confirmera ?

BABETH a pu voir l'intérieur de l'immeuble grâce à la gentillesse du réparateur en electro-ménager qui lui a ouvert pour qu'elle puisse prendre des photos. Cela permettra à certains des anciens habitants d'écrire dans les commentaires sur quelles photos ils reconnaissent l'accès à leur logement. 

POIDOMANI_2019-01  Photo 1 : Le coin du palmier 

POIDOMANI_2019-02  Photo 2 : Le côté Verlet Hanus  

OIDOMANI_2019-03  Photo 3 : Le coin sans palmier  

POIDOMANI_2019-04  Photo 4: l'angle principal de l'immeuble, avec à gauche le côté rue Louis Barthou et à droite le côté Verlet Hanus.    

Merci à Babeth pour cette présentation photographique de l'immeuble POIDOMANI, mais pas seulement....

LE_Palace_2019-mars-26

LE CINÉMA-THÉATRE "LE PALACE" RÉDUIT À LA FAÇADE DE SON ENTRÉE

Babeth complète son reportage photographique en nous montrant l'état des travaux du côté du Cinéma Théatre Le PALACE.

 Le mur soutenant le portique de l'entrée reste seul debout. 

Le_Palace_Fronton

 Le Fronton résiste encore  au 46 rue de Yougoslavie (Alexandre de...). 

Palace_4884

 Derrière le fronton, le fer à béton gagne de plus en plus de terrain.  

Palace_4885

 

 Des panneaux et des affiches à l'enseigne de marrakech.boutique-h représentent un rez de chaussée surmonté de cinq étages, derrière des tas de gravier à béton...

Nous sommes reconnaissants à Babeth pour ses reportages qui nous montrent ce qui reste encore et ce qui disparait de la ville aux rues tracées par le Capitaine Albert LANDAIS en 1913 et construite pour une grande part par des architectes Art nouveau et Art Déco au premier tiers du XXe siècle.

Brigitte ELGRABLI BOUILLET N'EST PLUS.

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Brigitte-Elgrabli-Bouillet-2013

Brigitte ELGRABLI BOUILLET est décédée le 17 mai à 71 ans. Sa disparition plonge sa famille dans la douleur et les anciens de Marrakech et du LVH dans la tristesse. 

Brigitte avait fréquenté le Lycée Victor Hugo à Marrakech dans les années 1964 - 1966. Elle avait conservé plusieurs amitiés de sa jeunesse. Elle est décédée en région parisienne. 

Le service d'obsèques est prévu le jeudi 23 mai à 10h30 à l’église St Jean Baptiste de Neuilly sur Seine. (158, avenue Charles De Gaulle). 

Les anciens de Marrakech adresseent à son mari, ses enfants Stéphane, Karine et Sébastien ainsi qu'à tous ses proches leurs condoléances attristées.

La famille ELGRABLI était bien connue à Marrakech. Le docteur David ELGRABLI, ancien interne des hôpitaux de Paris (concours de 1938), avait installé son cabinet médical en Médina en 1943 dans l'immeuble Rosati, rue Bab Agnaou renommée rue des Princes.

Chacun pourra ajouter dans un commentaire un souvenir de Brigitte et/ou un message de sympathie à l'intention de sa famille.

SOUVENIRS D'ANCIENS ÉLÈVES PILOTES DE LA BASE 707

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UN SOUVENIR EN APPELLE UN AUTRE
Jean-Francis SIMON, ancien de la promo 60C a découvert il y a peu, notre blog sur la BA 707, et l'article de son camarade de promo Jacques Ribaillier: En me promenant sur certains récits, je viens de découvrir que Mr Jean Louis Roy ainsi que Mr Gilbert Neel parlaient d'un pilote surnommé"Le Gorille". 
Après Marrakech, j'ai fait les Hélicos à Chambéry et après direction l'Algérie. Et là j'ai rencontré un pilote plus âgé, qui avait fait les US et qui avait des moustaches à la Brassens. Ce pilote s'appelait Renaud et volait sur H34!.
Mis a part l'orthographe du nom, Renaud était s'il m'en souvient au moins adjudant, sinon adjudant chef en 1961/62. 
Est-ce le même personnage, je ne connaissais rien de son parcours excepté sa bague de pilote US, et j'ai deux photos prises lors d'un repas de St Eloi à Batna (Aurès). Une des photos montre qu'il a une très légère mèche blanche dans les cheveux.... "

Photos de « Renaud » alias « le Gorille » dans les hélicos. 

Renaud-le-gorille-Batna-01 Photo 1 - "Ces photos ont été prises à la St Eloi 1961 sur la base de Batna.  La première montre « Renaud » accroché par ses bretelles avec derrière lui le LT Duranceau et la 2ème le montre debout à droite et de face ( on devine sa mèche de cheveux légèrement blanche au-dessus de l’œil droit)" 

Le-Gorille-Renaud-Batna-02 Photo 2 - "Question : est-ce le personnage dont vous faites état dans vos propos… ? Voir les propos DE Jean-Louis ROY et Gilbert NEEL sur une page éditée en 2010 en cliquant sur: Gorille   

Jean-Francis SIMON que nous remercions pour ces deux photos poursuit: "Il y a un autre point que de mon côté je souhaiterais éclaircir…

Lors de notre séjour à Marrakech, nous étions montés à l’Oukaimeden et avons été hébergés à« La roseraie » et « au sanglier qui fume ». Or j’ai lu sur un des blogs, dont malheureusement je n’ai pas noté les dates et l’emplacement, qu’il ne restait plus rien du « sanglier qui fume » et d’un autre côté j’ai découvert un gîte « au sanglier qui fume »à côté d’Ouirgane et aussi une Roseraie, mais ni l’un ni l’autre sont sur la route de l’Oukaimeden. Est-ce que je me trompe ou est-ce que ce sont de nouveaux gîtes ? Comme j’ai lu qu’il ne restait plus rien de l’Auberge du sanglier qui fume, qui pourra m’ôter le doute, car j’ai une histoire qui se rattache à ces lieux, dont j’aimerais faire part ……" 

P1080030 Vue partielle de la Roseraie à Ouirgane

Par ailleurs Jean-Francis SIMON, par ses souvenirs a permis de joindre certains prénoms aux noms de camarades de promotion, de corriger l'orthographe de certains noms et d'en ajouter, la page de la 60C que nous devons à Jacques RIBAILLER  a ainsi été améliorée par de nombreuses précisions très utiles pour retrouver la mémoire. En plus chaque photo est numérotée et cette mention facilite les commentaires. Cliquer sur : Promo 60C.

Jean-Francis nous promet aussi des photographies de la Base 707, et de sa promo à Marrakech, ainsi qu'un livret humoristique sur la 60C. Le blog devrait les publier très bientôt. Merci à lui de ce partage qui stimule nos souvenirs et nous permet de tisser des liens.

 


SOUVENIRS FILMÉS - AVENTURES DE MAURICE À LA POSTE DU GUÉLIZ -

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FILMS DE MARRAKCHIS DU XXe siècle:

Groupe de jeunes et kermesses 1954 et 1955, images de Raymond Carnuccini, titres de Maurice Calas:  https://vimeo.com/336073843

Madame le lieutenant Marthe BRUNIQUEL reçoit deux anciens responsables des éclaireurs unionistes de Marrakech, Sibleras (Renard) et Perrenoud (Mouflon)https://vimeo.com/333349179

Deux marrakchis  à CAPPY, le camp de formation des chefs scouts: Maurice CALAS (Joyeux Auroch) filme Claude SEGUIN (Isard), les chefs et cheftaines et plusieurs commissaires: Noeud de chaise, Cicendèle, le Dr Jean-Claude HESSE : https://vimeo.com/333342448

MAURICE CALAS NOUS A DÉJA RÉGALÉ AVEC SES SOUVENIRS DES PTT ET DE L'ÉCOLE DU GUÉLIZ. IL RÉITÈRE AVEC DES AVENTURES ÉTONNANTES DES ANNÉES 50 ET NOUS ENVOIE DEUX PHOTOS DE CLASSE DE L'ÉCOLE DU GUÉLIZ (cliquer pour: souvenirs PTT) 

Poste-Gueliz-Photo-Felix L'histoire se passe dans les locaux des PTT au Guéliz, place de l'Horloge, l'une des plus anciennes constructions de ce quartier. La Poste du Guéliz fut commencée en 1914 par l'entreprise BUCHEKER & GRILLET et ouverte au public au début de 1916.

Poste-Gueliz-Photo-Phal Avec l'augmentation rapide de la population dans ce quartier il fallut agrandir en 1927 le bureau de Poste. Tout le rez-de-chaussée fut affecté aux besoins du service. Un étage fut construit pour y loger le receveur des Postes. A nouveau en 1935, un terrain attenant fut acheté par l'administration des Postes pour y construire et prévoir de nouveaux aménagements. 

Poste-Gueliz-Photo-Albert

1950 - Maurice CALAS raconte :

"Titularisé Agent des Installations Electromécaniques des Centraux, depuis seulement quelques mois je travaillais en brigade avec mon collègue  Georges MONGENET ; nous avions à tour de rôle la responsabilité des dépannages et la surveillance du programme de quatre régleurs du central automatique et de l’interurbain . Prise de service  7 h00 à 12 h30   après midi, libre jusqu’au lendemain 12 h30 à 21 h00 le lendemain de 7 h00 à 12 h30 du lundi ou du mardi au samedi et un dimanche sur deux une vacation mixte  7 h00 à 12 h00 et 14h00 à 18 h00 ce qui, fait 42 h par semaine plus 8 h un Dimanche sur deux soit 16 h par mois et 184 h par semaine on était loin de 35 h ou 140 h mois ; la semaine de 39 h viendra beaucoup plus tard dans les années 60 ou 70 ?  et celle de 35 h dans les années ? que je n’ai pas connues puisque lorsque j‘ai fait valoir mes droits à la retraite en 1991 après 42 ans et demi de service nous étions au régime des 39 h.

Ces conditions de travail dont nous ne nous plaignions pas à l’époque, m’ont  détournées de l’aventure que je voulais vous conter. 

Ce lundi matin donc, après avoir  parcouru  à la force des mollets l’avenue Mangin sur près de trois Km j’avais pris mon service à 7 h 01 ce qui m’avais  valu pour midi une demande d’explication de l’inspecteur coutumier de ce genre de PV, mais voilà Paris était à 3000 Km et nous avons pris l’habitude de répondre vu et pris note.  

Après avoir salué mes collègues et Djilali (il avait environ cinquante ans et fait la guerre de 14/18 dans les spahis, titulaire de la croix de guerre)  notre Technicien de surface dirions nous aujourd’hui, j’avais pris connaissance du rapport du vacataire de nuit : « alarme fusible sélecteurs à 4 h12 -remplacé fusible, pour le reste R.A.S.(rien à signaler) »

J’ai donc lancé le système d’essais automatiques des sélecteurs, après une demie heure  R.A.S. ; (parmi les deux milliers de fusibles du central il arrivait que le fil de deux dixième de millimètre se casse seul au point de soudure; si par contre le fil était fondu il importait d’en rechercher la cause ). J’ai donc lancé les essais automatiques des différents groupes d’appareils du central ce qui prenait un peu plus d’une heure. Vers 8 h00 j’étais à surveiller le déroulement des opérations lorsque j’entends la double porte de la salle s’ouvrir brutalement et la voix de mademoiselle HUGUES (Mlle prolongée) surveillante principale de l’inter urbain crier d’une voix  aigue : « monsieur Calas ! monsieur Calas ! venez vite elles vont se tuer, elles vont se tuer »  se faisant, elle m’agrippe le poignet et m’entraîne à sa suite à travers le répartiteur, l’atelier et un couloir vers le vestiaire des dames, dans cet affolement mon imagination voyait des filles se disputer  près d’une fenêtre, mais non, en ouvrant la porte du vestiaire je découvre deux furies couchées sur le sol au trois quart déshabillées poussant des cris inarticulés, la poitrine à l’air, s’arrachant les cheveux, se griffant en se donnant des coups de pieds tout à la fois. Dans la candeur de mes dix neuf ans je restais bouche Bée devant se spectacle ahurissant. Derrière  moi mademoiselle  HUGUES criait « Faites quelque chose ! Faites quelque chose !  Mais faites quelque chose !!» Levant les yeux j’aperçois à l’entrée du couloir " interdit aux hommes", Djilali le balais à la main, à ses pieds le seau ou baignait une serpillière, en trois pas j’empoigne le seau et trois pas encore  je le vide sur les deux folles avec en prime le wasserlinge,  les cris ont cessés d’un coup, sans attendre  j’ai rendu  le seau  vide à un  DJilali hilare et j’ai filé au répartiteur avec dans mes pas une mademoiselle HUGUES qui répétait «  Ah bien, vous alors , Ah ! bien vous alors!»  Arrivé dans la salle du répartiteur elle s’est empressée d’aller raconter l’affaire qui avait durée quoi ! Trois minutes , à l’inspecteur et au contrôleur du service des mesures des lignes qui m’ont crié« T’as un problème ?» Dans l’action je n’avais pas fais attention à la sonnerie stridente des alarmes qui sonnait dans toutes les salles à la fois et qui indiquait la détection par les essais auto d’un problème que je me suis empressé de  rechercher  avec d’autres qui ont suivi.

Vers 12h 45 tous problèmes résolus j’ai rejoins les collègues des mesures Mr DUBREUIL, inspecteur et Marc BERGER controleur, qui m’ont  accueilli avec des sourires goguenards. J’ai compris immédiatement que Mlle HUGUES les avait sollicités avant de venir me chercher; je leur ai exprimé mon point de vu assez vertement en les traitant de lâches ; ils m’ont répondu en chœur « c’est une bonne expérience, tu t’en es sorti  comme un chef et tu as ébloui Mlle HUGUES, allez, on paie l’apéro » Tout ce bazar parce qu’au bal du dimanche soir l’une des filles avait serré de trop près le copain de l’autre, il est vrai qu’avec trente cinq ou quarante opératrices de 18/30 ans……De ce jour d’après DJILALI il avait ordre de  laisser derrière la porte du couloir des vestiaires un seau d’eau plein sans serpillière...

Moissac 1erMai 2019. M. CALAS   

Maurice nous a aussi fait partager l'histoire de l'effondrement du cinéma ROXY (cliquer ROXY) et des Premiers Championnats de Ski à l'Oukaimeden en 1949 (cliquer Ouka), ainsi qu'une histoire à l'école du Guéliz (cliquer École).

Pour compléter son récit Maurice partage avec nous deux photos de ses classes à l'époque où le directeur de l'école du Guéliz était M. SICRE et les instituteurs: M. PRABIS, Mme KOLHER, Mr CURNIER, Mme CLOITRE, Mlle CHENARD, Mme CARTIER, Mme HUMET,...

Marrakech   Année 38-39- Photo Roudnev 

Marrakech Année39-40, photo Roudnev. On reconnait Maurice, tablier noir, les bras croisés.

Merci à Maurice CALAS pour ses films, ses photographies et le récit de ses souvenirs. Il nous rappelle des noms et des visages qui ont animé la vie de Marrakech au XXe siècle. Il nous incite à retrouver des souvenirs pour les partager à notre tour. 

60C - DERNIERE PROMO D'ÉLÈVES-PILOTES SUR LA BASE 707 À MARRAKECH

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Jean-Francis SIMON, ancien de la Promo 60 C nous fait la grande amitié de partager ses souvenirs par des récits autour de l'album photo de sa formation de pilote à la Base 707 de Marrakech. Il nous présente sous un autre angle cette promo ultime que Jacques Ribailler nous avait conté. Ceux qui voudraient prendre contact avec Jean-Francis SIMON peuvent écrire par le lien "Contacter l'auteur" en haut à gauche de la page. Il sera heureux d'avoir des nouvelles des anciens de sa promo. Pour faciliter les commentaires toutes les photos sont numérotées. Les numéros de 1 à 24 concernent les photos de Jacques Ribaillier.

Jean-Francis SIMON: « En avant-propos, toutes les photos que je vous présente ont été prises par d’autres personnes ce qui amène des différences de luminosité, de texture et bien entendu de tirage…

La promo 60C a commencé en février 1960, et nous avons déjà profité du tremblement de terre d’Agadir… Pour ma part je n’ai rien ressenti du tout, et pourtant la Marine a mis en vol un avion qui avait servi non seulement dans la réalité mais encore dans ce film qui retrace cette réalité, à savoir « Les Briseurs de barrages » et cet avion est l’Avro Lancaster.

Avant je vais vous présenter une célébrité de Marrakech, la grande dame de la place Jemaa-el-fna,  la Koutoubia prise de nuit…. 

Koutoubia-de-nuit-01 Photo 1/25

Voici donc l’Avro Lancaster, en plein soleil : 

Lancaster-in-the-sun  Photo 2 / 26

Saint-Eloi-03

Nous passons à un exercice de haute tenue (celle des moniteurs), où 55  T6 ( plus un) ont été mis en vol pour la Saint ELOI; où le "plus un"était chargé de rectifier la position des autres en étant bien au-dessus de la formation. Je n’ai jamais revu de formation semblable, et tout cela s’est posé en 10 minutes………  


 Photo  3 / 27

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  Je vole sur le T6 N° 83 avec le sergent RODDE comme moniteur

Sergent-Rodde-JF-Simon-T6-83-04jpg    Photo 4 / 28

De nouveau en formation sur le T6 N°57, avec Marrakech et la Koutoubia en arrière-plan 

T6-Koutoubia-57-05  Photo 5 / 29

Et là de nouveau un Lancaster 

Lancaster-06  Photo 6/ 30 

 Nous sommes toujours en vol en formation avec le T6 83 (Rodde /Simon)  

Rodde:Simon-T3-83-07  Photo7/31

Aperçu plus terre à terre d’un Lancaster vu de face.

Lancaster-au-sol-08jpg  Photo 8/32.

Pour se souvenir de la lumière dans laquelle on baignait, rien ne valait l’ombre d’un Noratlas et pour ceux qui y ont travaillé vous découvrez la tour de contrôle de l’époque.

Tour-de-controle-09  Photo 9/33 

Revenons au vol, là vous chercherez où est le photographe...

Photographe-T6-98-10   Photo 10/34

Avant d’aborder un terrain mythique, voilà la rencontre d’un géant nommé Atlas avec un autre…

Géant-Atlas-Tarmak-11  Photo 11/35

L’école de pilotage commençait par les cours au sol et ensuite venaient les cours en vol . Au début, par méfiance et surtout par expérience les cours en vol démarraient sur le terrain de Sidi Zouine, à une trentaine de km à l’ouest de Marrakech. Sur les cartes on voit toujours son emplacement et avec Google Map on voit encore la trace de la piste. Donc un partie des pilotes allait en vol sur ce terrain et l’autre partie y allait soit en bus soit en camion bâché ou plutôt bâches relevées, ce détail a son importance.

La piste dans cette immense étendue semblait avoir été faite avec de l’huile de vidange qui avait longuement imprégné le sol et de par la même nous offrait une surface d’une certaine dureté et pratiquement noire. 

Voilàà quoi ressemblait le terrain de Sidi Zouine en 1960  

Sidi-Zouine-1960-12  Photo 12/36

Là un pilote qui a terminé son entrainement...  

Scan-190430-0012  Photo 13/37

Et là une équipe qui su garder des liens assez longtemps 

S-13   Photo 14/38 : Apparaissent de gauche à droite :Max Toquebiau, Jean Francis Simon, Patrice Veron, Rouffiac, Sido

Pour revenir aux camions avec les bâches relevées qui nous amenaient à Sidi Zouine, les élèves pilotes que nous étions avaient tout le temps pour admirer le paysage et cette contemplation cahotée prenait une autre tournure lorsque des cyclistes se trouvaient sur la route. Et oui il y avait une façon de dire bonjour que quelques-uns avaient mis au point, à savoir la technique du bras d’honneur. C’était à celui qui en ferait le plus, jusqu’à ce que les cyclistes qui roulaient généralement de front, essayent de nous répondre !!  

Lorsque la réponse était franche et nourrie, en général cela se terminait par une salade de guidons, de rayons et autre jurons dont nous nous éloignions………………………….

«  Après l’équipe du H29,car il y avait les T6 grand H et les T6 petit h en plus des autres variantes dont aujourd’hui je ne saurai vous dire quelles étaient les différences……. Je pense que certains « spotters » le savent mieux que moi. Suit une photo où je suis en compagnie de Doumax, qui était lui aussi du sud-ouest et qui profite bien du poids du parachute siège.

Dourmax-parachute0-15  Photo 15/39.

Et avant de reprendre le bus, tant que nous sommes sur le terrain de Sidi Zouine, là où tous les exploits involontaires pouvaient être tentés, un jour un des pilotes marocains qui vivait le même entraînement que nous a tenté sa chance !!! il s’agissait d’Alami Mejatti. 

Donc aligné pour le décollage (piste 31), Alami met les gaz dans l’axe de la piste bituminée, puis passe de la queue basse à la position deux points. Et là Alami fait très fort ……….., son avion effectue un changement de cap de 90 degrés à gauche !!!!!!!!!!!!

Evidemment il roule sur la partie de la piste qui n’a pas de bitume, d’où un énorme nuage de poussière qui cache rapidement l’avion à notre vue..

Dans ces cas-là les pompiers qui sont dans les startings blocks ne discutent pas, démarrent plein pot et de ce fait le nuage de poussière fait plus que s’épaissir, car à ce moment-là tout le monde a mis sa cape d’invisibilité…….. Plus de T6, plus de pompiers !!!

Les secondes se passent, pas d’explosion, pas de bruit de ferraille…… et soudain un T6 émerge au-dessus du nuage de poussière à un détail près !................... il est revenu dans l’axe de la piste !!!!!!!!!!!!!!!!

Alami devient l’ un des rares pilotes au monde  à avoir effectué 2 fois 90 degrés au décollage et avoir décollé dans le bon sens !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Et pour couronner le tout, comme pour le faire exprès il se pose avec un pneu éclaté , avec une telle délicatesse qu’un chibani n’aurait pas fait mieux……………………. »

Sidi Zouine était riche en émotions, entre ces décollages où le couple gyroscopique demandait àêtre maitrisé, les vrilles verticale barraque starter qui n’en finissaient plus, et où le préposéà la radio a pris plus souvent qu’il ne le voulait, les jambes à son cou…

Donc , une fois les vols terminés, ceux qui étaient venus par la voie des airs, repartaient en bus.

L’embarquement  :

Autobus-16  Photo 16/40 ... et une fois en route

Dans-le-bus-17  Photo 17/41

Et oui, vous constatez que les parachutes étaient installés dans les filets et avec les cahots de la route, de temps en temps il y avait de la chute libre … !, le contact avec les boucles métalliques n’était pas des plus appréciés… et là il fallait avoir la main leste pour récupérer l’objet volant !

Sur cette photo il y a quelques personnages que l’on peut identifier :

Côté droit du bus, d’avant en arrière : Aimé Oliveras, Romary, Simon JF, Challend de Cevins

Côté gauche du bus : portion de visage : vraisemblablement Petitet, derrière avec lunettes : Chérigié et le 3ème rangée milieu gauche : Dal Pozzo.

Sur un autre cliché l’on aperçoit les moyens mis en œuvre pour notre sécurité et ce n’est pas une vaine précaution ……

Sécurité-18  Photo 18/42

Embarquement-Simon-19

Là je crois que je n’aurais pas de photo plus précise de l’élève pilote que j’étais. On voit que le matériel sert intensément vu le nombre de traces de pataugas sur  l’aile..  

Photo 19/43

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Et avant que les djinns décident du sort du 103, voici une pose avec Aimé Oliveras.

Tenue-Hiver-20 Photo 20/44

Ceci dit, ni lui ni moi ne sommes responsables des évènements qui font suite :  

T6-accidenté-21 Photo 21/44

Apparemment la remise de gaz ne s’est pas trop bien passée, notamment pour la casserole qui manquait de sauce ;  quant au pilote Villanova il s’en est bien sorti……………………….

«  Nous voilà revenus sur la base où il y a une importante Prise d’Armes  

Sur-la-base-prise-d-armes-22  Photo 22/45.

Et maintenant  

Les-Julies-23 Photo 23/47 

Le grand « poème » des « Julies ». C’est ainsi qu’avaient été rebaptisés ces trimoteurs Junker 52, en bonne tôle d’aluminium ondulée. Quelle expérience nous avons vécue, il ne s’agissait pas de les piloter, en fait elles faisaient partie du premier vol que nous avons fait à Marrakech, soit disant un entraînement à la navigation.

En fait il s’agissait d’un doux euphémisme pour tester la résistance de nos estomacs…dans cet amas de tôles surchauffées.. bonjour les repas, au mieux le petit déjeuner, au pire le repas de midi………Il faut dire que l’engin avec ses trois moteurs assurait sa sustentation tout en nous débarrassant de la nôtre………….La voltige que nous avons fait plus tard était un amuse-gueule-excusez le terme- en comparaison du marsouinage auquel on était soumis.

Bien qu’ayant volé en aéro-club sur NC853, sur Jodel et sur planeur avec décollage au treuil, la sensation que l’on éprouvait sur la Julie, n’avait rien de commun à ce que j’avais pu découvrir par ailleurs………….

Une des meilleures places était de se coller le nez sur un hublot dans la portion centrale et tenter de respirer de l’air frais, disons plutôt tiède, assaisonné de vapeurs d’huile ……

Certains d’entre nous ont passé le vol à côté des toilettes, sinon dedans, au fond du fuselage, ce qui dit en passant était le coin rêvé pour subir un effet maximum de vidange stomacale….

Revenons à un peu plus de coordination, celle-ci nous montre le départ des moniteurs pour le rassemblement de la formation « St ÉLOI » que vous avez pu admirer préalablement.  

Alignements-24 Photo 24/48

Quant à celle-ci vous la connaissez sous un autre angle, c’est bien le nez du 103, ou plutôt la casserole et la bouilloire qui va avec….  

Casserole-bouilloire-103-25 Photo 25/49

Je reviens à un peu plus d’exotisme avec d’abord la photo d’un Lancaster.

Lancaster-26 Photo 26/50

Puis celle d’un SEA FURY- vous connaissez ces grosses cylindrées qui participent aux courses en circuit fermé de RENO-(USA)- Celui-ci semble avoir une immatriculation irakienne et aurait été pris à Rabat.

 

Sea-Fury-27  Photo 27/51

Maintenant un petit moment de nostalgie pour un cockpit dans lequel il y a eu par moments de grosses gouttes de sueur..  

Tableau-de-bord-28 Photo 28/52

 Rencontres de l’ancien et du nouveau entre Julies et Fouga..

Julies-Fouga-29  Photo 29/53

Où on retrouve le PC de la base qui s’encadre dans la queue d’un T6  

PC-queue-T6-30 Photo 30/54

Et une rareté, le NC 701, Martinet, N°236, (inscriptions sur la dérive) qui est issu du Siebel 204

NC701-SIEBEL204-31  Photo 31/55.

Là vous avez un mélange d’arrières trains.

Arrieres-trains-32  Photo 32/56

Et vous découvrez à nouveau quelques bâtiments dont le profil est bien connu des élèves pilotes .  

Batiments-ecole-33 Photo 33/57

Changement de décor, là il fallait avoir les épaules solides, le MAS 36 en a endolori plus d’une… !

Au fait un détail non négligeable il n’y avait qu’une seule cible : ….le pot de colle destinéà  coller les rustines sur les trous des cibles…On ne faisait pas des scores terribles, d’ailleurs on s’entraidait les uns les autres pour avoir un minimum de points, vu que de temps en temps on tirait un peu en travers………….

Au premier plan André Kleiber

 

Andre-Kleiber34 Photo 34/58

Palmier-Simon-35

Sur cette autre, ne vous faites pas d’illusions, j’étais monté dans un palmier de petite taille, pour avoir les dattes directement du producteur au consom-mateur….. 

 

 Photo 35/59

 

 

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Ce cliché nous montre les moyens de transport adaptés au pays et comme vous pouvez le remarquer ce n’est pas celui qui a les plus grandes jambes qui est le plus avantagé….  

Ane-et-chameau-36 Photo 36/60 

Après la ballade du bourricot et du dromadaire, un détour par les souks de la Médina. Ici je suis avec notre rescapé du décollage de Sidi Zouine, Alami Mejatti dont un parent avait une échoppe dans la Médina et là nous étions au milieu des tapis….  

Taps-Alami-Mejatti-37 Photo 37/61

Après ce détour dans la Médina, un moment de grand air sur une belle avenue, que par manque d’information je ne saurais situer………….  

Avenue-Faux-poivriers-38jpg Photo 38/62

Pour nous retrouver à côté du grand bâtiment près de la tour de contrôle (DIV ?)…. 

Batiments-39 Photo 39/63 et

Scan-190430-0039  Photo 40/64

De nouveau le PC de la base.. 

Scan-190430-0040 Photo 41/55

 

Et une dernière de la « Julie »…    

Trimoteur-42 Photo 42/66

Juste avant notre départ pour nos nouvelles unités (début 1961), alors que la base était mise en caisses avant d’être rétrocédée aux armées marocaines, les Julies ont été démolies à la hache et mises en pièces pour la ferraille…..

J’ignore s’il y en a eu de sauvegardées, le fait est que le commandement avait d’autres préoccupations……….. 

L’élément du paysage marocain qui suit est la butte de Chichaoua. Elle se situe au nord de la ville et la photo est prise cap au sud. Pour vous permettre de voir ce qui a changé, j’ai fait une capture d’écran du même endroit pris par satellite le 8/12/2018, sur Google Map. On voit bien que le petit village à droite de la butte s’est considérablement étendu, de même que la ville de Chichaoua, 58 ans d’écart séparent les deux prises de vues…  

Chichaoua-58ans

 Photo 43/67 et "butte de Chichaoua" Photo 44/68

Une des entrées des bâtiments élèves, avec ses abords très secs et poussiéreux….

Entrée-éléves-43 Photo 45/69

Tout autant que cet endroit un peu irréel qu’était pour nous la place Jemaa-El-Fna, dominée par la Koutoubia, avec toute une animation de vie extraordinaire…  

Place-jemaa-el-Fna-1960-46 Photo 46/70

Ses danseurs...

Danseurs-47 Photo 47/71

Ses porteurs d’eau..

Porteurs-d-eau-48  Photo 48/72

Et ses calèches

Scan-190430-0047  Photo 49/73 

« Nous voilà arrivés à la fin de notre premier parcours aéronautique. Pour certains le parcours s’est interrompu avant la fin et pour ceux-là un reclassement leur est proposé. Pour ceux qui sont arrivés au bout, parfois avec quelques difficultés, dont une que pour ma part je n’attendais pas, ce sont les affectations futures.

Je reviens sur cette difficulté due à un coup de fatigue, très sournois, auquel je ne m’attendais pas, la température élevée des lieux ayant joué un rôle non négligeable. Ce jour là comme par hasard, c’était la séance d’atterrissages notés, et évidemment il valait mieux ne pas se louper. Et cette fatigue a entrainé ce que l’on appelle de « la viscosité mentale » ; pour illustrer, on effectue mentalement les actions vitales et l’on ne se rend pas compte que le geste ne suit pas et l’on termine l’action sans avoir accompli le geste adéquat. Et ce jour là je me suis présentéà l’entrée de piste ………… avec le train d’atterrissage rentré, donc fusées rouges, remise de gaz……. J’ai eu droit à une séance de rattrapage. 

Et je me suis toujours souvenu de cet effet de la fatigue sur le corps, car sur hélico lorsque l’on travaille en montagne à transporter des charges lourdes, avec des dénivelés importants, on apprend à se ménager des temps de repos après avoir effectué un certain nombre de rotations….

Les différentes affectations ont eu lieu, qui va être chasseur, transporteur, voilure tournante, moniteur, ou affecté en unité combattante………

Dans un parcours parallèle à notre promo il y avait des E.P.E.R, (Elèves Pilotes Elémentaires de Réserve) qui avaient un statut particulier , parmi lesquels il y en avait un qui s’appelait Paglia (promo 60B1), que l’on trouve sur le blog du 10 octobre 2010 (photo promo 60B), l’avant dernier debout à droite…. (cliquer sur 10-10-10)

Au sujet des E.P.E.R ou des P.E.R je vous propose un lien qui parle d’eux : avions-algerie

Nous nous sommes retrouvés en février 1961 pour cette soirée de fin de promo à l’hôtel El Maghreb. Regardez les bien , les filets d’air ont à peine défrisé leur coiffure et buriné leur visage….  

Soirée-fin-romo-50 Photo50/74

Le temps a passé, je reconnais un certain nombre d’entre-nous car voisins de chambrée ou d’escadron, sinon puissiez vous m’aider à le faire pour les autres…et si je me suis trompé n’hésitez pas à le dire… oul'écrire dans les commentaires.

Rangée du fond G à D : Branjon, ltt Comini masqué en partie par Kleiber – Sous toute réserve Cdt Bergeron ?-X-X-X

Pour les rangées de la table je commence par les plus près en allant vers le fond….

rangée de gauche : Oliveras, X, Pagnon, Rodde (monit), Simon JF

rangée de droite : X-X-X-Dautrement (monit), X, Simon (homonyme autre escadron) 

Soirée-el-maghreb-51 Photo 51/75

Rangée de gauche :assis : Petitet, Sido, Challend de Cevins

Debout à gauche : (peut être) Leroux; Milieu au fond : Guynier

Rangée de droite : Toquebiau, Warzyniak(monit),X ,  X, Belhomme de Franqueville  

Soirée Promo-60C-52 Photo 52/76

Rangée de gauche : X-X-X-X, Kleiber, Bartholomy

Milieu  au fond : Béroudiaux. 

Soirée-romo-60C-53 Photo 53/77

Table du fond à gauche : Grandidier 

Table contre le mur de la cheminée, côté mur : X- Lambert- X, Bauchard , non visible Branjon, Ltt Comini, Bergeron ?

Côté Face au mur : Ribaillier

Table centrale , de face : Oliveras,X, Pagnon, Rodde, Simon JF. 

Promo-60C-1960-54  Photo 54/78

Là on sent que l’on arrive à la fin du repas et que les réjouissances vont commencer……. 

Soirée-fin-de-promo-55 Photo 55/79

Ces trois-là s’entendent bien : François Sido, Max Toquebiau, Jacques Ribaillier  

Soirée-bougeoirs-56 Photo 56/80

Enfin on va passer aux choses sérieuses……………..

De face Ltt Comini ; De côté Simon JF. 

Orchestre-57  Photo 57/81

L’orchestre se met en place 

Scan-190430-0055 Photo 58/82

Retourné vers le photographe, en bas : Cren

Le saxophoniste : Dautrement (monit) 

Scan-190430-00-59 Photo 59/83

Scan-190430-00-60  Photo 60/84

Scan-190430-00-61 Photo 61/85

Nous étions jeunes, plein d’entrain et la vie nous tendait les bras……………….. 

Pourtant, durant notre année d’instruction, un évènement est venu nous rappeler que piloter n’étais pas anodin, car un lendemain de vol de nuit de la promo précédente, cela a été une journée de consternation. Au cours du vol de nuit du 22 juin 1960, l’un des pilotes Guy Vandewalle s’était tuéà côté du terrain. Pour tout le monde cela a été une journée des plus silencieuses…………

4ème escadron-

 

Bien sûr en 20 ans d’aéro-nautique j’ai retrouvé quelques-uns de mes compagnons de promo, les évènements de la vie sont aussi passés par là et la liste s’est éclaircie …………

Pour terminer cette première séquence le foulard du 4ème Escadron …………..

Bientôt nous allons nous retrouver pour parcourir ensemble un livret humor-istique de la promo 60C ………….

SCOUTISME MARRAKCHI : DESFONTAINES (EDF), POMMIER (SDF), CALAS (EUF), années 47-49.

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Quelques aventures de Jean Desfontaines, Officier radio dans la marine et Éclaireur de France à Marrakech (totem: Ours), racontées à la boutique de Paul Pommier avenue Mangin au Guéliz et rapportées par Maurice Calas (totem: Joyeux Auroch). Les événements datent de 1939-1943, ils furent racontés en 1947-1949 et 70 ans plus tard nous en avons le récit.

 Témoignage de Maurice CALAS: 

Insigne_jamboree_1947

           "J'ai rencontréJean Desfontaines pour la première fois,  quelques jours avant le départ du petit groupe de Marrakchis sélectionnés pour participer à la délégation marocaine au Jamboree de la paix de 1947, ce devait être en juillet, je ne me souviens plus de la date exacte ni de la composition de ce groupe, nous  devions être entre six et huit dont Ours, qui nous avait convoqués chez maître Cavillon (avocat) commissaire des Scouts de France à Marrakech, pour nous renseigner sur l’horaire de départ du train qui nous emmènerait  à Casablanca ;  nous étions deux EU (éclaireurs unionistes) Jean-Paul Auberson et moi-même; Je me souviens encore d’un Éclaireur de France marocain Abdelkrim, parce qu’il est devenu quelques années plus tard  jeune facteur au service télégraphique de la poste de la Médina, dont mon père était technicien opérateur. A Casablanca Jean-Paul et moi avons été intégrés dans une patrouille EU. Nous avons voyagé en wagon réservé jusqu’à Oujda ; à chaque arrêt la délégations se complétait ; arrivéà Oujda, nous étions deux cent vingt, six troupes plus la maîtrise ; après trois jours de préparation intense de défilé dans la poussière et une chaleur accablante, nourris de ragoût de fayot-mouton par une popote de l’armée. Nous avons gagné Oran puis Alger, ou nous avons été consignés quarante huit heures dans un lycée, en attendant l’arrivée ou le regroupement des délégations Tunisienne et Algérienne. Depuis le portique de ce lycée nous avions une vue superbe sur la baie. Enfin nous avons embarqué sur un croiseur de la marine nationale le Georges Leygues ou le Montcalm, l’un à l’aller l’autre au retour. A bord nous étions deux mille scouts, il y en avait partout, la troupe EU du Maroc était assignée sous les canons de 220 mm de la tourelle arrière, c’est là que Ours est venu chercher les Marrakchis  pour une brève visite du bâtiment ; ancien officier de la marine nationale, il avait la facilité de nous piloter, et c’est à partir de là que je l’ai perdu de vue jusqu’en 1949.   

1948 - Cette année là, Paul Pommier avait ouvert un magasin de sport, ski montagne, sur l’avenue Mangin, tout près de la pharmacie Oustry en face de l’immeuble Gidel. 

 Paul, routier SdF  oeuvrait dans les services du Jamboree, et tout naturellement le magasin est devenu le point de rencontre de quelques  anciens du « Jam », que je fréquentais de temps à autres. Jusqu’en juin 48 la petite troupe d’EU a fonctionnée avec comme CT des militaires appelés, qui faisaient leur service à MRK ;  Charrère de L’Ardèche, Pierre Favre de Villeneuve-sur-Lot et Jacques Delavière de Paris ) j’ai été CTA, Adjoint jusqu’en juin. Après une éclipse d’une année pour suivre les cours de l’école des télécoms à Rabat et ayant obtenu un poste de technicien aux PTT de Marrakech j’étais de retour en juin 1949. 

Entre temps le colonel Kocher animateur de la troupe EU avait pris sa retraite de l’Armée et  allait  quitter Marrakech. Sa fille Cécile (Kaa insupportable) cheftaine de louveteaux, infirmière diplômée, se préparait à rejoindre  l’hôpital missionnaire du docteur Schweitzer à Lambaréné au Gabon. 

 Le petit groupe des anciens du « Jam» s’était augmenté de Ours, qui venait nous conseiller pour la construction de maquettes de planeurs, ou de bateaux que Paul avait ajoutées à son matériel. C’est pendant ces moments qu’il nous racontait les aventures de guerre ou il avait manqué perdre la vie et dont je me souviens assez bien, car dans le contexte de l’époque elles nous fascinaient. 

mine-marine-lestée

  Je crois que la première histoire commence à Toulon ou il était officier radio sur un dragueur de mines qui est aussi un poseur de mines.  Mussolini, allié d’Hitler  hésitait encore à déclarer la guerre à la France (il le fera le 10 juin 1940), mais l’état major de la marine pour ne pas être pris par surprise, décida de protéger par un rideau de mines  sous marine une zone des côtes de la Corse contre un possible débarquement,  le bateau sur lequel il était embarqué fut désigné pour cette mission, mais il était en cale sèche pour divers travaux et en particulier,  en protection anti-aérienne il devait  recevoir un blindage du toit de la passerelle de commandement ou se trouvait aussi les postes radio, comme la mission était urgente le blindage fut remplacé provisoirement par un toit en contreplaqué. Après chargement des mines, le bateau est parti accomplir sa mission, et il a déposé - on pourrait dire pondu - deux ou trois centaines de mines à intervalles réguliers le long de la côte Corse, je ne me souviens plus du nom du site. Les mines sous marines sont des grosses boules de métal renfermant au moins une centaine de kilos d’un explosif très puissant, reliées par un câble à une gueuse de fonte déposée sur le fond. Elles flottent à quelques mètres de la surface toutes prêtes à exploser si une coque de navire vient à effleurer les détonateurs disposés sur leur sommet. Donc ayant déposé son chargement, le bateau  est retourné chercher un autre chargement pour  continuer la ligne de protection, non sans laisser une bouée de marquage à l’endroit de la dernière mine, afin de reprendre l’alignement sans risque. Après quelques jours pour aller-retour, le bateau s’est présenté pour reprendre la pose dans l’alignement ; les mines sont misent à l’eau par l’arrière, le commandant a donc fait exécuter la manoeuvre de demi-tour pour présenter la poupe à la bonne distance de la bouée de signalisation ; Au moment où le navire effectuait la manœuvre, la poupe a touché une mine, et les trois cents grosses boules contenues dans les cales ont explosé ensemble par sympathie. Le bateau a été pulvérisé, disparu en une seconde de la surface de la mer. Seuls le commandant, le timonier et le radio qui sont passés au travers du contre-plaqué du toit provisoire se sont retrouvés, sonnés mais vivants, flottant au milieu des débris, où ils ont ainsi barboté pendant dix sept heures  sur un radeau improvisé, dans l’attente que  l’Amirauté sans nouvelles envoie un bateau en reconnaissance pour les tirer du bain forcé.

Que s’est-il passé au moment de la manoeuvre ? la bouée a-t-elle été déplacée par les courants, une mine s’est- elle détachée et a dérivé, on ne le saura jamais.

planeur_1943

Le second risque pour Jean, s’est déroulé au cour de la permission de détente qui a suivi le naufrage de son bateau au large de la Corse, et il en avait besoin,.. être encore vivant après être passé au travers du toit d’une cabine, volé dans les airs et passé dix sept heures dans l’eau sur des débris flottants n’est pas une épreuve banale, aux jours d’aujourd’hui, un psychologue le prendrait en charge….

 Pour se remettre de ses émotions Jean décide de suivre des cours de vol à voile dans la région de Toulon, certainement doué, après quelques leçons  son moniteur l’autorise à voler seul, au trois ou quatrième vol solo, alors qu’il était en phase d’approche du terrain, un coup de vent l’a surpris insuffisamment expérimenté; le planeur fut plaqué brutalement au sol, et les secours ont sorti le pilote de la  cabine éventrée,  sans autres bobos que lardé d’esquilles de bois qui lui donnaient une allure de porc-épic ;  ce qui lui a valu plusieurs jours d’hôpital et une autre permission qu’il a passée, prudent, dans sa famille ou chez des amis. 

Dunkerque-juin-1940

 De retour au service, il reçoit une nouvelle affectation, radio à bord d’un torpilleur, navire moderne léger et rapide (il ne faut pas oublier qu’en 1939 la marine Française était la seconde du monde et la plus moderne, en particulier les torpilleurs étaient les plus rapides du moment). Son bateau navigue dans l’atlantique. 

 Pour mieux éclairer les évènements un petit rappel historique est peut-être indispensable. En 1924 la grande Bretagne et la France signent un traité d’assistance avec la Pologne ; le 1° septembre 1940 l’armée Allemande Nazie envahit la Pologne ; La Grande Bretagne et la France mobilisent et adressent un ultimatum à l’Allemagne ; sans réponse, le 3 septembre 1939, les deux alliés déclarent la guerre au troisième Reich d’Hitler.  L’offensive des Allemands se poursuit quand même vers Varsovie, bousculant l’armée Polonaise désemparée par la guerre éclair et l’ aviation des  Allemands, le 27 septembre Varsovie se rend la Pologne est vaincue.

 Sur les frontières de l’ouest les Anglais et les Français occupent une petite partie de la Belgique qui se déclare neutre, et les choses  ne changent pas pendant le long et rude hiver de cette année là.  Le 10 mai 1940 l’ Allemagne attaque, son armée perce les défenses françaises à Sedan et remontant vers le nord elles encerclent le 31 mai, les troupes Anglaises, Françaises et Belges plus de cinq cent mille hommes, dans une poche autour de Lille, Calais, Dunkerque, Lille et Calais tombent, Dunkerque résiste et les Anglais avec l’aide de leur marine, de la marine française et en mobilisant tout ce qui peut flotter dans la Manche réussissent àévacuer  trois cent quarante mille hommes, anglais, français, belges dans des conditions épouvantables sans cesse harcelés par l’artillerie et l’aviation ennemie. https://fr.sputniknews.com/societe/201205281022402120-dunkerque/

   C’est dans cet enfer que le torpilleur de Jean se trouve à quai à Dunkerque pour évacuer les derniers combattants.   N’ayant pas besoin de radio pendant que le bateau est à quai, le pacha  lui ordonne de descendre à terre avec une douzaine d’hommes armés  de fusils, de patrouiller dans les rues qui entourent le port et de visiter toutes les maisons pour récupérer les derniers combattants ou secourir des blessés. 

embarquement-troupes-dunkerque-3juin-1940 Jean avance à la tête de ses hommes suivi par le marin qui sert le fusil mitrailleur, arme de quinze à vingt kilos au moins, qui se porte habituellement sur l’épaule, ce marin est un costaud, il la portait suspendue par la bretelle et appuyée sur sa hanche. Après avoir visité toutes les maisons d’une longue rue, ils arrivent à la dernière, qu’ils explorent de la cave au grenier, en sortant delà, ils tombent nez à nez avec une patrouille d’allemands qui sortent de la maison d’en face,  eux sont armés de mitraillettes, engin léger, facile à manier, conçus pour le combat rapproché. Stupeur des deux cotés ! S’en est fait de Jean et de ses hommes…. Si tous sont restés paralysés, le porteur du fusil mitrailleur n’a pas hésité et n’a pas pris le temps de le mettre en batterie dans la position réglementaire, il s’en ai servi comme d’une mitraillette, foudroyant les adversaires. Vous comprendrez que les visites se sont transformées  en repli précipité, et le débordement rapide du torpilleur dernier bateau à quitter le port pour rejoindre l’Angleterre. 

Croiseur-Cuirassé-Richelieu-Dakar-1941

 De retour à Brest, Jean est affecté sur le croiseur cuirassé Richelieu dont la construction n’est pas entièrement achevée, ses machines sont opération-nelles, pour éviter que les allemands mettent la main dessus,  (ils sont rentrés dans Paris le 10 Août) ; l’amirauté envoie le Richelieu se réfugier en Afrique, au Sénégal, à Dakar. Après la libération de l’Afrique du Nord le 8 novembre 1942 le Richelieu sera envoyé aux Etats-Unis, pour y être réarmé et terminé ; en 1944 il rejoindra le Pacifique pour participer à la guerre contre le Japon, sous le commandement de l’amiral Thierry d’Argentlieu qui était moine dans le civil.

Lookheed-PV-Ventura

 Jean ne sera pas du voyage aux USA, il est affecté dans l’Aéronavale. Son escadrille est basée en Mauritanie, le voilà radio à bord d’un Ventura, avion spécialisé dans la guerre anti-sous-marine ; armés de mines, ces appareils patrouillent pendant quinze à dix sept heures le long des côtes d’Afrique, à la recherche des sous-marins qui attaquent les convois de navires des Alliés dans cette partie de l’Atlantique. 

 Au retour d’une de ces longues et éprouvantes mission, son appareil presque à court de carburant se présente pour atterrir à Nouakchot, lorsque l’équipage s’aperçoit que les roues ne veulent pas sortir, et il  n’ont plus suffisamment de carburant pour aller larguer à la mer les mines qui sont encore à bord ;  ni prendre de la hauteur pour évacuer  en parachute l’équipage d’une dizaine d’hommes ; le pilote décide de se poser le plus doucement possible dans le sable qui entoure la base, en recommandant à l’équipage de sauter de l’avion  dès qu’il aura touché le sol et aura perdu assez de vitesse ( ces gros avions atterissent entre cent quatre vingt et deux cent Km heure) et l’appareil se pose sur le ventre créant un long  sillon dans un énorme nuage de poussière…. l’équipage plonge dans le sable, enfin il s’immobilise, le dernier, le pilote s’éloigne en courant lorsque les mines explosent projetant en l’air les morceaux de l’avion dans un tourbillon de sable,  laissant dans le sable un énorme cratère de quelques dizaines de mètres ; mais  tous sont saufs. Le système de retardement des mines les a sauvés.   

 Enfin le cinquième risque est plutôt cocasse, car il n’était pas en service commandé. En 1942/43 la Mauritanie n’est pas un lieu de vacances encore moins de villégiature, dans leur base lors des permissions de repos les  équipages  cherchent à se distraire, tout autour ce n’est que du sable encore du sable et au loin des collines rocheuses et arides sans eau ni végétation. Ils ont bien créé un jardin avec des pastèques, planté quelques acacias et des haies de ricin qui se plaisent dans le sable pour un peu qu’on leur apporte de l’eau ; ils sont bien allés à Nouakchott la capitale, mais en ce temps ce n’est encore qu’une bourgade avec quelques dizaines de maisons, une avenue poussiéreuse plantée de palmiers,  un camp de l’armée,  quelques baraques baptisées souk, des huttes et des tentes de  caravaniers, pas de quoi jouer au touriste, mais aussi deux ou trois inévitables  bars ou se réunissent les européens, points de rencontre et d’échange de nouvelles, et de chahuts…. C’est ainsi qu’il apprend qu’un de ses copains est en poste dans un bordj paumé des compagnies sahariennes en plein désert à quelques centaines de Km de la base. Faire une visite au copain, voilà une bonne occasion de changer de distraction et de connaître une nouvelle aventure. Rendez-vous est pris par radio à l’occasion de trois ou quatre jours de permission. Le copain leur recommande de prendre un fusil de chasse avec quelques cartouches, il se rencontre souvent des gazelles le long de la piste et ma foi c’est une opportunité de varier le menu des rations de l’armée américaine de corned-beef et du schedar auxquels s’ajoutait de tant à autre des beefsteaks de chameau  ou du poulet famélique, agrémentés du mouton fayots de l’armée française, qui heureusement ne manquait pas de pinard d’Algérie, deux jerricans de ce breuvage national feront un cadeau apprécié par les sahariens nourris de riz, de couscous et de datte avec pour tout breuvage l’eau terreuse d’un puits profond, bien sûr il y ajoute quelques cartouches de cigarettes américaines douces et parfumées pour varier des « troupes » de l’armée faites plutôt de tiges de tabac broyées que de feuilles odoriférantes .            

   Jean emprunte une vieille Ford 1930 haute sur pattes et recouverte d’une capote en cuir de buffle. Accompagné de trois copains, du fusil, sans oublier les jerricans, les voilà partis en expédition. Après  une longue journée de piste cahoteuse et poussiéreuse à souhait… ils arrivent en vue  de l’oasis de …. sans avoir rencontré de Gazelle. 

Les retrouvailles sont l’occasion de faire la fête…..à l’ombre des palmiers de la petite oasis de …en racontant leurs aventures, leurs états d’âme et en commentant les évènements de la guerre qui s’oriente vers la victoire des Alliés mais qui n’est pas près de se terminer,  tout  en faisant honneur aux jerricans de vin rafraichi dans les profondeurs du puits. Ces deux ou trois jours sont vite passés dans le brouillard de la fumée des cigarettes américaines  et de l’alcool de ce vin généreux ; Il faut bientôt prendre le chemin du retour Après quelques ultimes libations d’adieux ils se séparent et partent pour la longue journée de piste qui doit les ramener au terrain d'aviation ; la chaleur est accablante, l’air de la vitesse (50 à 60 à l’heure) est brûlant et les restes du pinard transformé en vin chaud sont à peine suffisants pour éviter la déshydratation, le conducteur lunettes sur les yeux fixe la piste pour contourner les passages de sable pulvérulent qui auraient tôt fait d’enliser la vielle guimbarde jusqu’aux essieux ; les autres sommeillent bercés par le ronflement du moteur et  ballotés par les embardées de l’engin. Tout à coup quelqu’un pousse un cri « une gazelle »; sortant instantanément de sa torpeur le porteur du fusil lâche les cinq coups du chargeur sur un truc qui saute par-dessus les touffes d’herbe au même moment l’arrière droit de la bagnole s’affaisse dans un nuage de poussière. Surpris, tout le monde descend voir ce qui a provoqué cet incident, un trou de sable mou ?

Ford-1930-mauritanie 2 Eh non c’est la roue arrière qui a pris la liberté, il leur faudra  une bonne heure pour la récupérer à plusieurs centaines de mètres;  par bonheur le tireur a raté la cible et le pneu est indemne... et une autre heure pour récupérer deux boulons égarés sur la piste juste suffisants pour tenir la roue jusqu’à l’arrivée à la base."

Nous manquons de témoignages directs et de photos des Éclaireurs de France de Marrakech alors que nous en avons des Éclaireurs israélites, des Éclaireurs unionistes et des Scouts de France. Nous savons cependant grâce àSanglier que Ferdinand CRÉPU, mécanicien fut chef de troupe en 1941 (il participait aussi en 1939 aux compétitions cyclistes du VCM). En 1942 Maurice GRARE, normalien dirigeait les EDF à Marrakech, il ira ensuite à Fez.  Il y avait un accord de fait entre les EU et les EDF qui avaient le même centre de formation à Cappy dans l'Oise, depuis 1923. En 1946 le pasteur Jules ROCHEétait commissaire de district à Marrakech pour les EDF et les EU alors que la cheftaine de louveteaux EDF était Rachel PERAHIA, institutrice. Elle deviendra commissaire de district à Rabat en 1948. Le professeur Alfred ROUSSEAU, agrégé d'anglais, au lycée Mangin fut responsable EDF à Marrakech. ABDELKRIMétait aussi aux EDF en 1947. Qui nous aidera à retrouver l'histoire des EDF à Marrakech et proposera des photos.

Merci à Maurice CALAS pour ce beau récit à la mémoire des Éclaireurs et Scouts de Marrakeh, avant et pendant la guerre, puis pour construire la paix.

PROMO 60 C D'ÉLÈVES PILOTES CROQUÉE PAR LE CAPORAL JOUBERT DE LA MOTTE

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T6-D_MRK

LA PROMO 60C a fait l'objet d'une première présentation grâce à Jacques RIBAILLER qui fut ensuite moniteur-pilote  pour les promotions d'élèves pilotes marocains. Puis Jean Francis SIMON nous a présenté d'autres belles photos de la promo 60C, la dernière à Marrakech. Il complète en présentant un document exceptionnel rassemblant les portraits humoristiques des pilotes, croqués par un fin dessinateur.

 «  Et maintenant un moment de bravoure du au caporal Joubert de La Motte, dont les talents de dessinateur ont créé le livret humoristique de la 60 C. 

Son coup de crayon incisif nous a croqués soit avec une histoire qui nous est arrivée pendant la progression, soit sur un trait de caractère dont l’intéressé ou quelqu’un d’autre lui avait fait part………

Voici la promo 60 C en dernier virage ou dans une autre position, qui a réussi à terminer la progression des 130 heures, alors que je vous ai relaté que la base commençait déjààêtre mise en caisses, car le roi Hassan II allait récupérer la BA 707 pour créer la BEFRA."

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 Maintenant voici le défilé des personnages qui ont pu être croqués…………….

Avec son passé de chasseur le Commandant GALIBERT qui surveillait les escadrons de la 60 C…..avec…..avec ses gants blancs et pour autant qu’il m’en souvient en peau de chevreau…  

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Il avait une série d’aides que l’on appelait des « Moniteurs », dont un premier groupe surveillait attentivement une certaine catégorie de bêtes à cornes que l’on appelait « les bœufs », autrement dit les élèves pilotes à dégrossir impérativement.

Parmi ces moniteurs l’un d’entre eux était beaucoup plus grand que les autres, en l’occurrence l’Adjudant-Chef VEYNANTE dont la haute stature l’avait fait surnommer « La Koutoubia ». 

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La deuxième équipe d’aides avait pour chef le Lieutenant DELMAR. Quand il était dans le T6 son casque avait du mal à dépasser de la ligne de la carlingue , même en remontant son siège et assis sur le parachute …………..

Malgré le soin apportéà la rédaction de ce livret il manque des personnages qui pour des raisons diverses n’ont pu être photographiés.

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Le premier à s’élancer dans le ciel avec sa moustache à la Clark Gable est le Lieutenant COMINI, qui parraine à sa façon l’O.G.C. Nice….. 

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Maintenant c’est le tour des élèves, BARIO n’était pas ce que l’on appelle « un gros bras », d’où son entraînement intensif avec le moniteur de début…..  

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BARTHOLOMY s’est quand même fait peur, puisqu’il a eu la panne moteur au décollage en piste 10 - la consigne était « droit devant ». Il s’est posé avec un minimum de casse. Bien joué Bartho !!!  

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Il y avait quelqu’un qui rêvait fort d’une ile lointaine, Jean Louis BAUCHART en l’occurrence……Scan-190429-0009  photo 70/94

BEDU qui semble-t-il avait du mal à maîtriser sa monture…. 

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Il s’agit d’un épisode où le pilote a du avoir du mal à retrouver sa position……….

Notre ami BELHOMME DE FRANQUEVILLE aurait trouvé la mort au cours d’un survol de la ville romaine de Timgad dans les Aurès, à bord d’un Broussard……. 

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Ces deux là, BEROUDIAUX ET KERGOAT, avaient envisagé une autre utilisation du T6 …….  

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 Apparemment il y en a un qui s’est pris la tête………..  DAUTREMENT et BESNARD

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 Pour coincer la bulle et non pas la bille, il avait trouvé la technique. Christian BIA a fait partie de la promo hélico au Bourget du Lac …. 

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 Là on est dans les grands crus……. BRANJON

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On sent qu’il y en a un qui était souvent à la remorque…et que le travail du plus moustachu n’y suffisait pas…………….  CHALLEND DE CEVINS et DURAND

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C’est vrai que notre ami CHÉRIGIÉ aimait son confort, et que son moniteur n’avait pas apprécié la séance de saute-moutons …..  

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 Quelle différence entre le confort offert par Air France et le côté spartiate du T6…………. au point d’en retourner le moniteur dans une figure de voltige des plus impromptues….  CLAVEAU et HAMONOU

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Quant à CORTES il avait laissé les babouches à la maison et effectuait des R.A.V (reconnaissances à vue) de toutes nature…. 

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Le roi du V.S.V (vol sans visibilité), que j’ai retrouvéà Batna sur T28 et qui m’avait emmené en RAV… Merci Philippe CREN pour ce vol dans les Aurès où j’ai apprécié les 1500cv de la bête….  

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En voilà deux qui avaient une passion sympa… Cherchez l’Excuse….  DAL POZZO et HURON

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J’ai l’impression qu’une certaine flânerie ……………………le terrain ! il est où ???? !    DARTOIS

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Celui là , c’est un transfuge ………………….. !   DELCAMBRE

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Et oui, par moment quand on tombait le stylo, il y avait un moyen de le récupérer ………… avec en plus de la poussière !    DOUMAX

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Quelle courbe enveloppante et quelle superbe……. ! 

GABOLDE nous parlait assez souvent et même très souvent d’un membre de sa famille qui avait un poste important dans la Marine militaire, parait-il Amiral ?

Lui aussi a fait partie de la promo sur hélico en 1961-1962. 

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Comme vous le voyez, il n’a pas fait dans la demi-mesure. Ainsi que je vous en avais fait part GANGLOFF a quitté les Mirages III de Dijon pour épouser Hélène qui avait une école de danse très réputée……. 

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Là aussi il fallait être très rapide pour quitter la cabane du starter…….(mini tour de contrôle pour gérer le trafic à Sidi-Zouine). GEOFFROY et FARRE

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Bruno GRANDIDIER, qui aimait semble-t-il les bons plats, dont j’ai malheureusement appris le décès sur le blog………………. 

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Où l’on sent qu’il règne une certaine crispation …………….   GUINE.      

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Pour notre ami GUYNIER, le passage à Marrakech a été une découverte. En effet il n’avait jamais bu de vin de sa vie, et la découverte le jour d’un « arrosage », d’une libation dont le degré lui était inconnu, a provoqué chez lui une transpiration très inhabituelle ………….. il a survécu .……..  

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Alors lui il fait un doublé, il a essayé de rouler avec ce que l’on appelait le « pouèt », c’est-à-dire le groupe auxiliaire de démarrage (pour économiser la batterie de l’avion), et de plus ses pataugas n’étaient pas aussi efficaces que le train d’atterrissage en « position sorti »…..    HERNANDEZ

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A titre d’anecdote en langage d’aviateur un avion on l’appelle « un taxi » et vous venez de découvrir « le pouèt », et bien figurez vous que dans l’Armée de l’Air et c’est authentique, il a existé un officier dont le patronyme était celui-ci : « Colonel de TAXIS DU POUËT », comme quoi la réalité peut dépasser la fiction…

Il était pilote à la base d’Orange : Cliquer ici  

Et voilà notre dessinateur, JOUBERT DE LA MOTTE, dans tout son élan et toute son habileté……………. Grâce à toi il nous est permis de faire ce retour dans notre passé……………… merci. 

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Quant à KELLOGG il avait été surnommé« Popeye », d’où les conserves de « spinach » chères à son homonyme virtuel, conserves qui semble-t-il lui avaient donné de l’élan pour doubler -sans le voir- un autre appareil dans le circuit de piste ……..  

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Notre ex-météorologue, André KLEIBER, qui a délaissé ses prévisions pour aller vérifier celles des autres. Comme vous le remarquerez, il a laissé sur le capot moteur ses empreintes de pieds colorées, lui aussi a fait partie de la promo hélico au Bourget du Lac …. 

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En voilà un qui nous a surpris, Hubert KOSLOFF pratiquait le yoga et pas qu’un petit peu, je me souviens du moment où il nous a montré comment il faisait « une colonne vertébrale » avec ses abdominaux, c’était impressionnant de maîtrise, on se demandait où ce qu’il avait d’intestins et autres organes, avait bien pu aller se loger !!!!!!!!!! 

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Là j’ai l’impression qu’il y a eu du « saumon froissé »..Pour les non-initiés le saumon est l’extrémité de l’aile qui sur le T6 était démontable, et dans le cas où l’on touchait pouvait être remplacé rapidement. Ici l’atterrissage a du s’effectuer avec plusieurs rebonds, d’où le « ne pompez pas !! » CHADEFAUX et LALLOZ

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Quant à LALANNE et PEYRET, tous deux étaient plutôt fans des véhicules terrestres à moteur plutôt que du T6… 

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Il semblerait qu’un moniteur ait souffert de son élève… Lui aussi est venu sur hélico…   LAMBERT et PIONNEAU

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Patrick LEGOEUIL que j’ai croiséà plusieurs reprises, dont les yeux bleus avaient exercé leur attrait sur une jeune dame de La Roseraie à l’Oukaimeden, et qui là, en avait fait voir de toutes les couleurs à son monit, au point semble-t-il d’en oublier la sélection réservoir….    MARCHAL

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Un breton qui affichait son identité et qui lui aussi avait un jour oublié de sortir « les galoches »..  LEROUX

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« Voilà jusqu’à quel point pouvait aller le ravitaillement ………………le ravitaillement en vol ne devait intervenir que beaucoup plus tard..   LOISY

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Comme il était difficile de ne pas répondre au chant des sirènes………….  CHARLES et MAILHE

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Quant à Jean Claude MOUCADEAU, il avait semble-t-il la nostalgie de la Provence…… Par la suite il est venu rejoindre les voilures tournantes……. 

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Roland ORY qui, sauf erreur de ma part avait fait venir une grosse moto, une 1000 Ariel en l’occurrence d’un gabarit assez impressionnant pour l’époque…. 

Pour vous en donner une idée: cliquer ICI : 

De plus son charme avait opéré auprès d’une jeune femme à savoir Françoise PATIN, fille du colonel PATIN sur la BA 707, devenue par la suite Madame ORY.

J’ai revu Roland une fois et si vous aimez les films sur la nature, sachez que Roland a participé aux prises de vues pour le film « Microcosmos, le Peuple de l’herbe », de Marie Pérennou et Claude Nuridsany…. 

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 Un franc-tireur ……………….  

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Une drôle de façon d’aller à la pêche ……..  

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                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Un franc-tireur ………………. 

« Une autre façon de se faire de la place…..  

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Alain Pagnon qui le jour où l’on faisait l’exercice vrilles verticale starter, avait rajouté quelques tours supplémentaires aux 2 tours demandés, à tel point que l’on a cru qu’il fallait l’abattre…….. Alain a lui aussi fait partie de la promo hélico..

Il est malheureusement décédé en juillet 2001.  

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Un tourangeau , fidèle à sa région, Daniel était lui aussi de notre promo hélico…….  

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Un bulleur de classe, avec son corollaire « coincer la bulle », Emile adorait sa Corse natale pour sa tranquillité……………  

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Michel Poincelet qui après avoir fait partie de notre promo hélico, a un jour postulé pour le transport…

Il était pilote de Transall, lorsque en 1984 lors d’un vol en patrouille dans la région de Castres – Carbes pour être précis - son appareil a été percuté par un autre Transall, il y a eu 13 morts, Michel qui était commandant de bord en faisait partie……………  

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Là il semble qu’il y ait un profond désaccord entre le moniteur et l’élève…….

J’ai eu l’occasion de retrouver Jacques à Metz…. avec une ballade en Fouga à la clé……..  

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Je ne saurai dire de quelle région était Romary, cependant j’ai l’impression qu’il était d’un pays où il y avait de l’herbe à tondre …………….

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Rouffiac que l’on voit sur les photos postées par Jacques Ribaillier, avait été surnommé« l’homme des cavernes »……………..son côté« Gaulois Arverne »à cause de la moustache, y était semble-t-il pour quelque chose… !  

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Encore un qui a du remettre les gaz à Sidi Zouine ……………  

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Pour cela la vélocité des pompiers était exemplaire …………….  

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En voilà un qui malgré les apparences a fait la chasse sur Mirage III ……………

Pendant toute la durée de notre progression les pilotes marocains partageaient les mêmes chambres que nous et Alami Mejatti, dont je vous ai relaté l’exploit à Sidi Zouine, était avec nous.

François Sido était entrain de repasser son linge et pour une raison inconnue Sido fait une réflexion à Alami. Ce dernier n’apprécie pas et malgré la différence de gabarit Alami s’empare du fer à repasser et le colle sur les côtes de Sido qui était torse nu …

Nous calmons vite l’incident, mais François s’est trimballé pendant au moins 15 jours avec le dessin de la semelle du fer imprimé dans la peau, avec les stades de couleurs passant du rose vif, au marron léger, puis marron foncé, pour à nouveau s’éclaircir …….. 

Le sergent W est le sergent Wawrziniak (avec toute l’incertitude du nombre de lettres et de leur place ) ……… ! 

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 Notre ami Spenlé avec son accent alsacien à couper un kouglof d’un seul coup ….  

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Voici mon homonyme qui était déjà sergent en entrant dans la promo…  

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C’est à mon tour de figurer dans une situation un peu particulière. Lorsque l’on commence la voltige, une des premières figures par laquelle mon moniteur avait commencéétait « le baquet ». Elle consistait à passer sur le dos en faisant un demi tonneau , à y rester quelques secondes, puis a revenir en vol normal par un demi tonneau en sens inverse du premier. Et je dois dire que cette figure me plaisait beaucoup….

Quant à la sidération des autres aéronefs, je suis rentré dans le circuit de l’aérodrome avec une radio qui m’a fait oublier quelque part qu’il y avait peut-être d’autres avions…………………… !  

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Max qui a fait la Chasse, aimait les mots croisés, et que depuis je n’ai pas revu …………………  

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Quant à Patrice, lui aussi était de la chambrée, il avait le cœur du côté de Tahiti et a volé, au titre d’échanges avec un escadron de chasse anglais, sur  English Electric Lightning, un monstre de puissance avec deux réacteurs superposés……………..  

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Encore un qui aimait les vacances au soleil….  

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J’ai l’impression que quelques balises on fait les frais d’une légère sortie de piste …  

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Celui là vous le connaissez, avec sa casserole mangeuse d’herbe..  

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Et oui c’est la fin, pour autant qu’il m’en souvienne ces auto stoppeurs avaient participéà la progression, et à un moment donné celle-ci n’avait pu être poursuivie……  

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Joubert de la Mottenous a croqués à sa façon, avec les petits travers, les incidents ou même les accidents qui heureusement n’ont pas eu de conséquences tragiques. C’était une partie de notre existence, après la vie nous a dispersés. À de rares occasions, excepté ceux qui ont fait la transformation hélico, nous nous sommes retrouvés la plupart du temps au hasard d’une mission ou d’une escale sur une autre base..

Souvenir: "Pour compléter ce moment de vie, j’ai un souvenir qui refait surface. Une nuit alors que tout le monde dormait, quelqu’un se met à hurler : « il y a  un mec dans la piaule ».C’était la chambre à côté de nous qui se réveillait en sursaut, réveil suivi d’un branle-bas de combat.

Immédiatement tout le monde gicle de son lit et la poursuite est lancée après un individu qui essaye de prendre la fuite.

Or sur les côtés des bâtiments il y avait des arbres et entre eux il y avait des cordes à linge de tendues……….. et il faisait trés sombre….. !

D’abord c’est Sido qui s’est pris une corde à linge en travers de la gorge… stoppé net !, ensuite c’est à mon tour d’en prendre une de libre qui m’oblitère le visage à la racine du nez… stoppé net avec une bonne entaille !!!

Doumax réussit à ceinturer l’individu et grâce aux marocains qui étaient avec nous, nous avons su que la personne était venue de Casablanca pour venir voler dans nos chambres…Après nous l’avons remis à l’autorité militaire…………."

Oued Tensift:Comme il nous était permis de sortir de la base, j’avais réussi à me procurer un vélo et j’allais dans l’oued Tensift pour y pêcher. La seule bestiole que j’en ai jamais sortie en pêchant au ver a été une tortue d’eau douce……… !

Dégustation:Et puis un souvenir que j’ai partagé avec de nombreux copains et pour cause, il existait à l’entrée de la base un petit restaurant, très simple, dont je garde un souvenir extraordinaire .

Je n’ai jamais mangé d’aussi bonnes merguez qu’à cet endroit-là, c’étaient d’ailleurs le premières que je dégustais, elles étaient accompagnées de frites, d’harissa, de cumin et d’une bière dont j’ai perdu le nom. C’était un moment d’évasion à nul autre pareil….

Album d'histoires: "J’espère que ce moment vous aura été agréable, que certains viendront compléter cet album souvenir et y apporter quelques rectifications s’ils le jugent utile…..

S’il y a des histoires que d’autres ont vécu dans la promo, elles seront les bienvenues…"

Merci à Jean-Francis SIMON pour ce partage agréable de souvenirs. La promo 60C a beaucoup de chance de pouvoir disposer de tous ces documents, puisque c'est plus de 150 visuels qui ont été rassemblés entre les photos de Jacques Ribaillier et celles conservées et scannées par Jean-Francis Simon. D'autres promos ont probablement eu des souvenirs assez proches. Elles sont bienvenues aussi à ajouter leurs récits et leurs souvenirs dans les commentaires.

 

 

PREMIERES IMAGES DU 37e MOUSSEM, Version 2019

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Ce week-en des 22-23 juin 2019 l'association des Anciens de Marrakech présidée par Robert Lucké et éditrice de la Revue Salam Marrakech a organiséà Avignon son MOUSSEM 2019 - Joyeuses retrouvailles !

Ce 37e Moussem avait été annoncé sur ce blog en février et encore en mai, ainsi que sur la revue Salam Marrakech n°151.

Moussem-2018-Avignon Il s'agit de la photo 2018 mise aussi  sur Facebook pour annoncer la rencontre 2019 à La Souvine

Le Moussem 2019 fut caractérisé par la chaleur des retrouvailles et par le niveau de la température ambiante, encouragé par un temps sans Mistral. Ceux qui venant de loin arrivèrent le Samedi se sont retrouvés non plus au Vert Hôtel qui avait changé de propriétaire, mais à l'hôtel Christol. Ils ne furent pas dépaysés car il s'agit aussi d'un établissement de type hôtel-village. 

La présentation de trois Misses Marrakech élues dans les années 50 juste après la fin du Protectorat fut aussi une innovation de ce Moussem 2019. Des étoiles du Sport marakchi avec le boxeur CHICO et d'autres performers ont été présentés par Salam Sport. 

Moussem-2019-Groupe-45 Photo de groupe, 23 juin 2019. La main de Robert Lucké est sur l'épaule droite de Chico en Djellaba verte.

Les personnes qui ont préparé et accompagné l'organisation du Moussem cette année entourrent le président Robert LUCKÉ. On notera Colette ANGELLOZ (miss Marrakech 55), Roger VIVES (peintre orientaliste), Annie et Roger BEAU pour les photos, Laurence LEVAILL, Michel NAKACHE, Chama BENZRIOUIL, Simone et Nathan BARUK, et bien d'autres qui ont offert leurs services: Geneviève NOEL-TERVER (peintre), Marijo BATTESTI, Christine FRASSATI, Jacques CHAUVENET et Mme ( Salam SPORTS).

Les MISSES MARRAKECH présentées par Michel NAKACHE:

Moussem-2019-Misses-56

Colette GIL/ ANGELLOZ, Christiane GUI et devinez qui ? Réunies pour la première fois au Moussem, chacune fut élue Miss Marrakech l'une des premières années de l'Indé-pendance.

 

LAxSÉQUENCExDESxSPORTIFS AVEC SALAM SPORTS

Moussem-2019-Sports-50 Debouts de gauche à droite: Roger VIVES (cycliste), ? (cycliste) , Jacques CHAUVENET, CHICO (boxe), Robert LUCKÉ (boxe), Marijo BATTESTI.

Moussem-2019-Tombola-Vives-1 Le premier lot de la tombola, une oeuvre de Roger VIVES.

Moussem-2019-Terver Un petit aperçu de la salle après le repas: Debouts, Geneviève NOEL/TERVER et Christine FRASSATI.

Il s'agissait des premières images du Moussem 2019, d'autres photos viendront plus tard.

Chacun pourra compléter ce blog sur le 37e Moussem en écrivant ses commentaires en bas de page.

Ceux qui voudraient en plus partager sur le Blog Mangin@Marrakech de belles photos prises à l'occasion du Moussem 2019 peuvent les envoyer à l'adresse email du Blog: mangindemarrakech (arobase) free.fr   Elles seront publiées.

LIVRES DE MARRAKCHIS: Joseph DADIA, BELKZIZ BOUBGA, Jean MADELAINE, MAHIR EL MARRAKOUCHI.

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NOUS AVONS REMARQUÉ DES LIVRES DES TROIS COMMUNAUTÉS DE MARRAKECH: JUIVE, ARABO-BERBÈRE ET EUROPÉENNE. 

JOSEPH DADIA PUBLIE LE TROISIÈME VOLUME DE SA SÉRIE HÉBRAÏQUE "REGARD SUR L'ATLAS".  dadia-rectoC'est une oeuvre dédiée à sa mère Fréha DADIA, née TUIZER (1921-1996). Les souvenirs prennent une grande place dans ce livre. De nombreuses illustrations, des photos anciennes , des oeuvres artistiques de peintres amis agrémentent le propos. 

La Préface est un discours sur les Justes, leur nombre.. Joseph Dadia réalise que son passé reste présent:"Je me demande: est ce possible d'avoir déjà vécu tant d'années ? Toutes ces images qui se déroulent devant moi. Je les vois ces camarades de classe, ces copains de football. 

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 Certains d'entre eux nous ont quittés, alors que je n'ai jamais réussi à les revoir. Pour moi ils sont encore vivants. Ils sont là debouts, près de moi, devant moi, face à moi. Ils me regardent les yeux dans les yeux. Ils me sourient. Mais ils ne parlent pas. Et j'entends ce qu'ils me disent dans leur silence. Nous sommes sur un terrain de football. Ils arrêtent le ballon qui roule, contre-attaquent. Ils dribblent et ils me passent le ballon. Il ne me reste qu'à marquer le but. C'est la joie, le bonheur. Les applaudissements."

Editions Martine, Joda & Sababa - Copyright Joseph Dadia & Famille. Chez l'auteur.

Oumelghait BELKZIZ BOUBGA complète et édite en 2019 un travail universitaire de 1987: LES PRINCESSES DE LA MÉDINA.( cinq contes, suivis d'une étude sur le conte et sur l'exploitation pédagogique d'un conte).

contes-Belkziz-Boubga-marrakech 

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La fille du menuisier,

La maison hantée,

Le mariage de Leila,

Parfum de Jasmin,

Pomme Elhbali

Mme BELKZIZ a aussi écrit "LES PRINCESSES DE LA MONTAGNE" et prépare "LES PRINCESSES DU DÉSERT.

Éditeur AFAQ: dépot légal:2019 MO 0118

ISBN: 978-9920-756 - 06 - 8      Prix conseillé: 12 euros, 60 Dh)))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))

DOCTEURxJEANxMADELAINE UN LIVRE RÉALISÉ PAR SA PETITE FILLE VIRGINIE, AVEC ET POUR TOUS LES DESCENDANTS DU DOCTEUR. Malheureusement vous ne le trouverez pas dans le commerce.  Le Docteur fut une personnalité marquante de Marrakech entre 1915 et 1930. Il était le docteur des plus pauvres comme des puissants, il lutta aussi contre les épidémies, il contribua au développement de l'agriculture dans le Haouz et fut un promotteur des sports pour tous. Des sportifs appartenant à toutes les communautés : arabes, berbères, juives et européennes y participaient. C'est grâce à lui que Marrakech fut pourvu du premier vélodrome du Maroc.   L'histoire de sa vie mérite d'être connue de tous les marrakchis et même de tous les marocains. Espérons qu'un "livre tous publics" lui soit consacré. Virginie a déja fait un énorme travail de recherche bien supérieur à ce que le blog a pu présenter: cliquer ICI

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ENSEIGNEMENTXDEXLAXRELIGION MUSULMANE par MAHIR EL MARRAKOUCHI

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Il fallait un marrakchi, Mahir, pour mettre en valeur les textes fondamentaux dans leur pureté et laisser de côté les traditions locales ou régionales qui parfois dénaturent l'enseignement. Pas de commentaires interprétatifs comme les pratiquent certains qui travertissent l'Islam. Il fallait un marrakchi pour atteindre l'authenticité. 

EL MARAKOUCHI-2 Mahir El Marrakouchi est néà Marrakech où il a grandi. Il est l'auteur d'une thèse soutenue en 1977 sur la sociologie et le droit islamique.  

Éditeur Albouraq; ISBN : 979-10-225-0052-4; EAN : 979 1022500524; broché; 200 pages. Prix conseillé 14 euros.

SEUL LE LIVRE DE MAHIR EL MARRAKOUCHI EST DISPONIBLE SUR INTERNET, celui de BELKZIZ BOUBGA s'achète auprès de sa maison d'édition (Afaq 483/4 Unité 4, daoudiate, Marrakech - Maroc 05 24 30 73 59). Pour obtenir le livre de Joseph DADIA il faut s'adresser à l'auteur et le livre sur le Dr Jean MADELAINE reste àécrire. Les Marrakchis peuvent encourager leurs auteurs et les soutenir.

LA PREMIERE MESSE ET PREMIÈRES ÉGLISES À MARRAKECH 1912 - 1919

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UNE CARTE POSTALE DU PHOTOGRAPHE MAILLET FAIT DÉBAT  

Premiere-messe-Maillet-1 Le photographe L. MAILLET réalisa une série de cartes postales en septembre 1912, comme d'autres photographes venus à la suite de la colonne MANGIN. Parmi celles-ci on en trouve une dont la légende est "Première messe à Marrakech, le Père FABRE officiant." Probablement le photographe MAILLET (ou l'imprimeur de ses cartes postales) est allé un peu vite en rédigeant cette légende. Il s'agissait bien de la première messe qui eut lieu dans les jardins de Dar Beida, en plein air, à côté du magnifique palais du sultan qui après son occupation par les hommes bleus de El Heiba fut partiellement aménagé en hôpital pour les blessés et les malades. Mais non, il ne s'agissait pas du Père FABRE !

Le Père Michel Fabre (Aveyronais) qui faisait partie du groupe des aumôniers militaires franciscains de langue française se trouvait à Fez en avril 1912 et avait été agressé et malheureusement tué le 17. Le Père qui avait été chargé de l'aumônerie militaire à Marrakech était le Père Austinde CASTAING, franciscain également. Il avait été envoyé au Maroc par le diocèse d'Auch et avait dans un premier temps été affectéà la région d'Oujda. 

Austinde-Castaing-Premiere-messe-2  Sur la photo, probablement du dimanche 15 septembre 1912, il s'agit du Père Austinde CASTAING qui resta quelques mois à Marrakech avant d'être remplacé par le Père Apollinaire COLOMBIÉ qui à l'époque de la photo était encore à Meknes.

Nous avons réuni plusieurs lettres ou articles, véritables documents, qui nous parlent des premières années de l'Église catholique romaine à Marrakech:

- 21 avril 1913 par le Père Austinde CASTAING.( article dans Le Petit Marseillais)

- 25 septembre 1913 article par un officier de tirailleurs.

- Trois communiqués successifs avant la grande guerre par le Père Apollinaire COLOMBIÉ

(20 février 1914 - 26 mars 1914 et 6 juin 1914)

- 28 avril 1918, un article par le Père Apollinaire COLOMBIÉ pour la construction d'une église au Guéliz.

Nous reproduisons ci-dessous ces textes méconnus.

Une lettre à un journal "Le Petit Marseillais", signée du Père Austinde CASTAING lui-même, confirme qu'il était bien le premier prêtre en poste à Marrakech:

Marrakech, le 21 avril 1913

Monsieur le directeur,

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt la lettre du Père Théophile MALAUSSENA et celle de cette dame, ancienne infirmière au Maroc qui a eu la bonté de venir confirmer l'exposé de mon confrère de Fez. J'ai été frappé de la ressemblance des besoins dans tous les hôpitaux du Maroc. Quelque assiduité que mette l'aumônier à vister les malades, quelque soin qu'il apporte à les distraire, il ne peut être toujours là; son ingéniosité serait vite épuisée et, en toute hypothèse, il ne peut guère demeurer que quelques minutes dans chaque salle.
Parmi nos malades, les uns, absorbés par leurs souffrances ont assez à faire de gémir et de se soigner; les autres, ceux dont la convalescence est déjà avancée, se lèvent plus ou moins tard, se promènent, causent, jouent; d'autres, enfin, ne souffrent guère, mais leur faiblesse ou le genre de maladie dont ils sont affligés les oblige à demeurer couchés.

Ces derniers sont les plus nombreux. Leur plus grande douleur, c'est l'inaction; leur plus grande épreuve c'est l'ennui "l'inexorable ennui" qui pèse sur eux. Quelquefois, j'aborde ainsi l'un ou l'autre:

-Mon bien cher ami, vous avez l'air de vous ennuyer.

- Ah! mon Père, il y a quinze jours, vingt jours que je suis au lit... Si, du moins, j'avais de quoi lire.

- Je vois des journaux et des revues dans la salle.

- J'ai tout lu, deux fois et trois fois.

- Vous les savez par coeur, n'est ce pas ?

- Oui, ou peu s'en faut, répondent-ils avec un sourire mélancolique.

D'autres fois, passant devant un malade avec mon courrier que je venais de prendre, je me suis entendu dire:

-N'auriez-vous pas des journaux à me prêter mon Père ?

Intelligenti pauca, me disais-je, et il m'est arrivé de céder ceux que je tenais à la main, sans même y avoir jeté un coup d'oeil..

Dans cet état de choses, vous comprennez, monsieur le directeur, que la visite de l'aumônier est doublement précieuse aux chers malades lorsqu'il leur apporte autre chose qu'une poignée de main, un sourire et de bonnes paroles... lorsqu'il leur apporte un journal. Je vous remercie de tout coeur, et mes malades aussi, de vouloir bien, désormais, nous envoyer plusieurs exemplaires de chaque numéro du Petit Marseillais. L'abondance relative où vous nous mettez a déjà produit des résultats. Au lendemain de la distribution de votre premier envoi, je vois un malade fort occupé avec un journal:

- Que lisez-vous ? Lui dis-je ?

- Un des journaux que vous avez apporté hier... C'est le troisième numéro que j'ai pu attraper, répondit-il avec un petit air de contentement.

Ce contentement, monsieur le directeur, il ne fut pas seul à l'éprouver et j'ai voulu tout en vous exprimant ma reconnaissance, vous la faire partager.

Agréez, monsieur le directeur, l'expression de mes respectueuses salutaions.

P. Austinde CASTAING, franciscain, aumônier militaire. 

Maisonnave-Dar Beida-Limanton-1913-4  "Leur plus grande douleur, c'est l'inaction; leur plus grande épreuve c'est l'ennui "l'inexorable ennui" qui pèse sur eux."

Des bibiothèques: À la suite de cette lettre, remarquablement bien écrite, par ce prêtre, ancien professeur de théologie au séminaire de Zurich, publiée dans le Petit Marseillais le 6 mai, le directeur du journal lançait une opération pour doubler le nombre d'exemplaires gratuits de ses journaux envoyés dans toutes les aumôneries du Maroc et lançait une opération pour encourager ses lecteurs à effectuer des dons de livres dans le but de constituer des bibliothèques dans chaque hôpital du Maroc

apollinaire-colombié- superieur-des-franciscains-maroc-occidental-1935

Deuxieme curé de Marrakech: Nous ne savons pas à quelle date précise le Père Apollinaire COLOMBIÉ a succédé au Père Austinde, probablement à la fin du printemps 1913, mais nous avons à son propos un article d'un officier dès le mois de septembre 1913. La photo est plus tardive: 1934.

Un officier de Tirailleurs à Marrakech envoie le récit suivant « Une messe célébrée au camp »
Camp de Marrakech, 25 septembre 1913.
« La messe sera célébrée demain à 7h30, au Guéliz » (Rapport du commandant du camp du Guéliz) - J’irai !
Il m’est sans doute arrivé quelquefois, en France, de manquer la messe. Mais ici rien ne m’empêche d’y assister, et puis, une certaine curiosité me pousse à voir ce qu’est une messe au camp.
À 7h30, je me dirige vers l’allée des Souks. C’est près de là m’a-t-on dit, que se trouve l’église. Je cherche vainement, je m’enquiers; enfin, l’on m’indique une baraque en planches que rien, d’ailleurs, ne différencie de ses voisines. C’est là pourtant La Chapelle, à côté de laquelle passerait pour une cathédrale la plus pauvre église du plus pauvre hameau de France. 

chapelle_provisoire_Gueliz-Sancan

Quelques voliges mal jointes forment une pièce de 9 à 10 mètres de long sur 6 mètres de large; de simples chevrons constituent la charpente, et les fermes, placées tout les trois mètres, sont contreventées par des planchettes provenant de caisses de conserves que l’on a démolies. À mi-hauteur, une lisse horizontale de renforcement partage en deux les parois; les panneaux inférieurs sont comme le sol, tapissés de nattes en jonc. Sur l’un des grands côtés, une porte; sur l’autre une porte et une fenêtre à volet-trappe, qu’un manche de pelle tient soulevé. Une couverture en tôles ondulées complète la modeste construction. 
Combien nous sommes loin des monuments superbes dressés sur le sol de France ! Néanmoins, on prie aussi bien entre les planches de l’humble baraque qu’entre les murs dorés de certains temples où les richesses sont répandues à profusion. 

A-Dubois-chapelle-provisoire-Guéliz-1918-n20

A l’une des extrémités de la pièce, une table en bois blanc est installée sur une petite estrade. A gauche se dresse un paravent  percé d’un petit guichet, avec un rebord pour s’accouder: c’est le confessionnal.
Intérieur de la chapelle en bois du Guéliz.
Quelques bancs de bois constituent tout l’ameublement. Passe tableaux, pas même d’images: c’est la paroi nue, plus encore peut-être que celle de l’étable où naquit un Dieu.
Mais si le décor intérieur est pauvre, combien riche est le tableau qui paraît par la croisée entr’ouverte ! On aperçoit, au loin, le fort du Guéliz; de hauts palmiers silhouettent leurs larges feuilles sur le ciel bleu et d’énormes bouquets de dattes, encore vertes, pendent lourdement vers le sol; les marabouts alignés tachent de blanc la terre rouge. Ici,des Sénégalaises vont, ayant sur leur tête d’immenses baquets pleins d’eau; là, sans autre costume qu’un lambeau d’étoffe autour des reins, d’autres préparent le couscous. Une multitude grouillante et criarde de petits négrillons, dont le soleil   éclaire la nudité, s’ébat au milieu des tentes, tandis que, tout à leurs devoirs militaires, les tirailleurs sénégalais circulent rapidement portant respectueusement la main à leur chéchia quand ils passent devant l’humble chapelle.
Le Père capucin (Apollinaire Colombié) qui officie régulièrement chaque dimanche - un dimanche ici au Guéliz, un à Dar Beida, à Marrakech - arrive au trot de sa mule. Il porte un petit coffret qu’il dépose sur la table formant reposoir. Dans ce coffret sont contenus les objets nécessaires à la célébration du saint Sacrifice: linge, crucifix, calice, etc…
De la boîte ouverte il fait un autel; le couvercle levé verticalement et supportant un christ doré forme un fond tapissé de rouge sur lequel se détache un triptyque sacré. Un petit livre s’appuie sur un minuscule pupitre: c’est le missel.
De chaque côté de l’autel une bougie brûle dans une lanterne.
Un coup de sonnette et la messe commence.
Pas d’enfant de choeur, pas de chants, pas d’apparat.
Le soleil entre par la porte grande ouverte et passe aussi à travers les planches mal jointes, dessinant sur les nattes du parterre comme un gril dont les barreaux seraient chauffés à blanc.
Nous sommes là - dans la nef - une trentaine de soldats de tous grades et de toutes armes. Dans le choeur, des civils: un homme et son fils, le chapelet à la main, une demi-douzaine d’enfants, pittoresquement vêtus; trois femmes dont l’une aux grands yeux noirs et à la figure pâle entourée de cheveux noirs, sous son burnous de laine blanche, arrive à cheval de Marrakech (Médina); enfin, une Sénégalaise, vêtue d’un long peignoir blanc à pois noirs, les pieds nus et la tête entourée d’un foulard de soie blanche, coquettement noué sur le côté gauche.
La messe s’achève dans le plus profond et le plus sincère recueillement, plus touchante cette fois que les grandes fêtes de nos cathédrales gothiques. Ce silence est plus éloquent, cette simplicité parle plus au coeur que la voix pourtant si impressionnante de l’orgue.
Dans ce décor ruisselant de lumière, ce bon capucin, pauvrement vêtu, avec ses sandales, sa bure et son casque, frappe plus notre esprit que les pompeuses cérémonies de la Métropole. Ce n’est point ici l’éclat des cérémonies; ce n’est pas le désir de voir ou d’être vu qui attire à la messe. L’on s’y rend en songeant qu'en France ceux que l’on aime y vont aussi, et que, malgré la distance et la diversité des sanctuaires, ce sont les mêmes prières qui montent vers le même Dieu.
(article de l'officier de Tirailleurs paru dans l'Univers du 3 ocotbre 1913) 

CP M'Kech ancien_Hôpital militaire Maisonnave 13  Le Père Apollinaire Colombié utilise aussi la presse. Il écrit une lettre depuis l'Hôpital de Marrakech, le 20 février 1914 (cette lettre sera publiée le 5 mars dans le Petit Marseillais, ainsi que dans l'Autorité)

Certains extraits ont été publiés une 2e fois dans Le Gaulois le 26 mars 1914 version courte et une 3e fois dans Le Gaulois du 16 juin 1914 avec quelques phrases en plus de la version courte). 
Monsieur le directeur,
Venu ici à la suite de nos soldats comme aumônier militaire, et obligé par la force des choses de m’occuper activement de la colonie pleine d’avenir qui se fonde, il est de mon devoir d’accomplir intégralement la mission sacerdotale qui m’a été confiée. Or, après avoir dit au blessé la parole qui réconforte, après avoir jeté au Ciel les espérances du mourant, il reste la grave obligation de travailler efficacement au renouvellement moral des âmes qui luttent ici pour « la plus grande France ». Seul, toutefois, je ne saurai atteindre le but proposé. Et si la bonne volonté est capitale dans une oeuvre, laissée à elle-même elle reste néanmoins insuffisante. Voilà pourquoi j’ai voulu vous exposer ma situation et plaider votre sympathie et celle de vos lecteurs en faveur de l’oeuvre naissante…
Au reste, la Marrakech de l'Islam a été tant gratifiée de la nature et des hommes, que la connaître c'est se sentir gagnéà la nouvelle Marrakech française et chrétienne qui se lève.
Sise au sein d'une vaste plaine dont l'oued Tensif semble franger le bord de ses reflets plombés et qu'il fertilise si abondemment; protégée sur la rive gauche par une palmeraie qui étend au loin sa luxuriante végétation, où le vert foncé du palmier se marie délicieusement au vert argenté des oliviers et au vert un peu roux des grenadiers; encerclée de tous côtés par un mur élevé que couronnent de nombreux créneaux et que flanquent de loin en loin de lourds bastions; jetant enfin dans l'azur du ciel au-dessus du moutonnement confus de ses terrasses, sa gigantesque et superbe Koutoubia, ce minaret qui a défié les ravages du temps, Marrakech est bien la place forte et la cité grandiose de cette région du Sud où les Sultans ont aiméà séjourner en temps de paix comme en temps de guerre. Cet incomparable paysage est singulièrement mis en relief par la plaine qui se continue immense, tachetée ça et là de bouquets d'arbres, pour venir mourir au pied de l'Atlas géant et massif  dont l'étincellement immaculé de ses neiges barre l'horizon...
Captivante par son pittoresque, la capitale du Sud ne l'est pas moins par la diversité des races qui s'y rencontrent. La ville, qui compte près de 100 000 habitants, est avant tout un centre commercial important, le noeud économique vers lequel affluent les importations européennes de la côte aussi bien que les productions récoltées dans les palmeraies environnantes ou apportées par les Berbères de l'Atlas. C'est là que les Chleus des Glaoui, du M'Tougui, du Goundafa et les gens du Sous viennent se ravitailler.
Depuis le XIe siècle où le sultan Almoravide Youssef ben Tachefine la fit sortir de terre, Marrakech a vécu de sa vie affairée dans un site toujours plus beau à mesure que les sultans se succédaient sur le trône du Maghreb. Mais le 7 septembre 1912, jour où nos armées victorieuses pénétraient dans l'enceinte fortifiée du Sud, a marqué une phase nouvelle de son existence déjà longue. Une civilisation nouvelle a pénétré dans ses murs: la civilisation qui vient de France.
Si durant les premiers mois de l'occupation, la cité musulmane témoigna quelques hostilités, à cette heure elle s'habitue à voir le soldat et le colon dans ces rues. Elle sent fort bien que si la France est là, c'est dans son intérêt.
Dès lors, cette ville déjà, si commerçante, aux alentours si fertiles, que de sages mesures municipales s’efforcent d’améliorer dans l’intérêt de tous et auprès de laquelle se fondela nouvelle ville française, d'ailleurs déjà prospère, va inévitablement acquérir un essor nouveau; Marrakech va devenir un des centres français les plus importants du Maroc. "Tout celà dit-on, c'est la civilisation qui entre."
Oui, sans doute, c'est la civilisation; mais, certes, non pas toute la civilisation. Pour l'avoir dans son intégrité, une lacune reste, qu'il faut combler; je veux dire la lacune religieuse.
Peut-on, en effet, parler de civilisation tant qu'on s'est contenté d'apporter à un peuple les avantages matériels qui nous sont propres et de lui créer des besoins nouveaux qui le démoralisent parfois encore plus, dès qu'il veut les satisfaire ? Certainement non !  Qui dit civilisation dit sans doute bienêtre, mais encore et surtout assainissement moral, progrès, ascension du peuple conquis vers un idéal plus noble.Or, comment nous poserons-nous en face du Marocain religieux jusqu'au fanatisme, comme pionniers d'une civilisation plus haute ?
Comment capterons-nous sa confiance, s’il nous voir faire fi de ce qu’il a de plus sacré,si nous ne nous efforçons point de lui montrer que le Français aussi a un Dieu qu’il sert et qu’il aime ?Si les mosquées sont multipliées sur tous les coins de la ville, nous avons là un indice que le Marocain nous estimera davantage le jour où nous aussinous aurons notre… mosquée chrétienne...
D’ailleurs Marrakech ne saurait attendre plus longtemps une église catholique, il y a actuellement, ici, plus de 2000 Européens. Sur ce nombre, combien désireraient avoir une maison de prière ! Et qu’il  est désolant pour un prêtre de ne pouvoir satisfaire un si légitime désir. Quant à l’élément colon, qui vit exclusivement impliqué dans les soucis de la terre, sans idéal plus noble. - hélas ! Qu’il est nombreux ! - il est inutile de souligner la nécessité qu’il a d’une modeste chapelle, où il entendra parler de justice et d’éternité.
Et à travers cette population, que d’enfants poussent au petit bonheur sans qu’on ait tracas de leur éducation et de leur formation religieuse ! Ah! Qu’ils auraient besoin d’une église où le prêtre leur enseignerait à faire oeuvre utile dans la vie.
Mais il est une autre portion de cette population européenne de Marrakech, celle qui est ma première raison d’être ici, celle qui m’a fait dire adieu au doux pays de France et qui a toute mon affection et tout mon dévouement: elle est composée de 7000 soldats de la garnison du Sud. Sans doute, tous ne sont pas venus de France; mais néanmoins, la majorité reste chrétienne, et dans l’armée noire elle-même beaucoup se glorifient de leur appartenance au vrai Dieu. Eux aussi attendent un lieu de prière qui comblera le plus cher désir de leur coeur.
Sans doute, monsieur le directeur, les circonstances politiques actuelles me défendent d’espérer un secours de la part de ceux qui siègent au faite du pouvoir. Je les négligerai donc. Et puisqu’il est de mon devoir de prêtre de combler une lacune que, systématiquement, ils laissent subsister dans l’organisation de la ville de Marrakech, je ferai appel au coeur de toutes les mères chrétiennes qui veulent leurs fils du Maroc fidèles à leurs devoirs religieux, à tous ces vrais coeurs de Français et de Françaises qui souhaitent une France toujours plus grande, toujours plus belle.

Apollinaire-Colombié-LeSemeur-5avril-1914

Par la voix de votre journal, je leur demanderai de m’aider de leur obole à doter Marrakech d’une modeste chapelle. Ils ne me refuseront certainement pas un secours qu’ils sauront demander pour Dieu, nos soldats et la France…
Je vous prie, monsieur le directeur, d’agréer, pour une hospitalité si généreuse offerte dans les colonnes de votre journal, mes sentiments de profonde reconnaissance et mes respectueux hommages. P. Apollinaire COLOMBIÉ, Franciscain, aumônier militaire.
Commentaires: Il est intéressant de voir quels sont les passages que le journal 'Le Gaulois' a sélectionné et ceux qu'il s'est abstenu de reproduire. Il a supprimé tous les paragraphes du début qui relevaient plus d'une présentation historico-touristique visant à montrer l'importance de la capitale du Sud. Il a évité aussi les propos ambigus sur les colons. Il a retiré le paragraphe sur le pouvoir politique en France, pouvoir qui a voté la loi sur la laïcité et la séparation des Églises et de l'État (1905). L'État ne finance plus la construction des églises, même s'il finance les salaires des aumoniers militaires.
La guerre n'était pas terminée, le sort des armes était encore indécis, quand le R.P. Apollinaire Colombié va relancer son appel à l'aide le 28 avril, pour la construction d'une église au Guéliz. Ce n'est que le 11 juin que la statégie mise en place par le Maréchal Foch va donner un léger avantage aux Alliés et engager un processus qui se poursuivra jusqu'à l'Armistice du 11 novembre 1918. 
Lettre du RP Apollinaire Colombié, Franciscain, missionnaire à Marrakech
Marrakech le 28 avril 1918.
Cette fois, le Père Apollinaire écrit dans une publication catholique et donne des détails intéressants sur les premières chapelles de Marrakech.

 

50LL-CP M'Kech ancien_Derb Nakous (La cloche de l'église) 36

Envoyé par le Vicaire apostolique du Maroc dans la capitale berbère du Sud, la ville aux 100000 habitants qui marque le point extrême de la zone française, j’arrivai, après bien des difficultés, à me faire céder, à titre de location, au centre de la ville indigène (Médina) que fréquentait un certain nombre d’Européens, un immeuble « maghzen », et sa plus vaste salle fut affectée au modeste oratoire qui, jusqu’à ce jour, a servi d’abri aux saints mystères et aux pionniers chrétiens de la première heure. (Il s'agit de derb Nakous, à l'extérieur photo ci-dessus et à l'intérieur, photo ci-dessous) 

Interieur-de-ND-des-anges-Derb-Nakous

 

Les débuts de la mission, dans cette cité farouchement musulmane où l'antipathie pour le Roumi (chrétien) éclate à chaque coin de rue et exige une habileté et une prudence consommées pour ne heurter en rien les susceptibilités musulmanes, furent timides.  C'était nécessaire, tant que la victoire de nos armées n'avait pas assuré définitivement le succès de notre influence nationale, répandu partout une entière sécurité et donné aux fidèles l'audace de se montrer chrétiens.

Dès lors Marrakech s'ouvrit de plus en plus aux colons, aux hommes d'affaires qui venaient nombreux offrir leur activité, leurs capitaux et leur intelligente initiative à l'exploitation  de la fertile plaine du Sud. Un embryon de ville nouvelle commença àéclore au pied de la montagne du Guilliz (sic), dont le fort redoutable tient, sous ses canons menaçants, l'immense cité et les douars environnants, semblant leur imposer des conditions de sécurité pour la civilisation venue de France.

Le paysage où s'épand la nouvelle ville française de Marrakech-Guilliz (sic) est charmant. Avec son cadre de palmiers gigantesques, avec sa chaîne des Djebillets (petites montagnes) découpée, mamelonnée, fermant le côté nord d'un sombre rideau et contrastant singulièrement avec le Grand Atlas dont les pics audacieux bornent l'horizon sud, avec son éblouissant soleil qui sème, sur tout ce tableau, sa poussière d'or et lui communique un aspect féérique, presque magnifique, avec ses nombreuses séguias aux eaux abondantes, principe de fertilité et de richesse, ce site unique était tout désigné pour servir d'emplacement à la nouvelle ville française de Marrakech. Aussi, dès la première heure, l'administration (capitaine Albert Landais) y dessinait le large et régulier croquis de la grandiose cité dont les augures ont fort judicieusement prophétisé le futur épanouissement.

Dès ce moment, un centre religieux y était créé...

Et chaque jour voyait grossir cette agglomération cosmopolite et bizarre, faite de militaires et civils, de Français, d'Algériens, de Tunisiens, d'Espagnols, d'Italiens, de Sicilliens, de Grecs, d'Arméniens, et même de Sénégalais et de Soudanais, épaves, parfois, de bien dures infortunes. Aux âmes, tout juste chrétiennes par le baptême, ignorantes des plus élémentaires principes de notre sainte religion, il fallait apprendre leurs origine et destinée surnaturelles et l'obligation de travailler à gagner le Ciel.

C'est dans ce but qu'aidé par quelques personnes charitables, je me procurai une pauvre baraque aux planches disjointes, au toit en tôles ondulées. Un autel de fortune y fut dressé. Et ce fut là tout le sanctuaire, riche d'un dénuement qui faisait penser à la crêche de Bethléem. Pauvre masure, où l'on priait de tout coeur, néanmoins sans trop se soucier ni de la misère, ni de la chaleur tropicale que le rayonnement des tôles rendait encore plus pénible, ni surtout de l'odeur âcre et suffocante s'exhalant de l'assemblée hétéroclite.

Depuis ses débuts bien des événements se sont passés. La désolante et interminable guerre surtout est venu arrêter l'essor plein d'avenir de la nouvelle ville. Mais, tout en se ressentant du calamiteux état de choses, la mission actuelle continue à chanter au coeur du missionnaire bien des douces et réconfortantes espérances.      

Dans Marrakech indigène, le petit noyau chrétien est restéà peu près le même et le modeste oratoire du début, qui s'y trouve toujours, suffit aux besoins spirituels. À noter, cependant, dans ce premier centre, une influence religieuse très prononcée qui grâce au dévouement des Franciscains missionnaires de Marie, s'exerce très utilement sur les israélites du Mellah et reste un sérieux pronostic de futures conversions. Les oeuvres indigènes féminines qui sont projetées la développeront encore plus. 

Quant au groupement du Guilliz (sic), bien que la mobilisation y ait puisé d'importants contingents, il continue à grandir: il compte près de 2500 chrétiens. Aussi, la pauvre masure du début est-elle devenue tout à fait insuffisante et par son exéguité et par sa misère qui s'accuse de plus en plus. Depuis six ans qu'elle sert de chapelle les planches se sont disjointes, les pluies torrentielles de l'hiver et les ardeurs sahariennes de l'été les ont ravagées, la rouille a eu raison des tôles, transformées désormais en passoires aux heures de déluge. Il faut donc, de toute nécessité, un autre lieu de prière. 

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Notre vénérable évêque, pauvre enfant de saint François, comme moi, ne peut, malgré sa bonne volonté, m'offrir les ressources nécessaires pour la construction de la petite église qui s'impose.

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 Il me faut donc tendre la main à la charité catholique. Je le fais par l'entremise des Missions catholiques, la providentielle ressource des pauvres missionnaires ignorés. Je demande aux chers lecteurs de ce Bulletin, au nom de la Vierge Marie, à qui cette bien modeste église sera consacrée de me fournir les moyens de l'édifier.

En retour de leur charité, mes prières et celles de mes chrétiens feront descendre sur eux la bénédiction que notre Père saint François appelait sur les gens de l'Ombrie, quand voulant relever l'église Saint-Damien, il leur disait: "À qui me donnera une pierre, je promets une bénédiction du Ciel et à qui m'en donnera deux, je promets deux bénédictions !"

Lettre parue dans "Les Missions catholiques", Bulletin hebdomadaire de la propagation de la foi. 20 avril 1918, sous le titre: L'évangile au Maroc, la mission de Marrakech.
Les travaux de la nouvelle église JEAN DE PRADO, du nom d'un prêtre franciscain, martyrisé sur un bucher à Marrakech en 1631, commencèrent le 11 janvier 1919. Elle a donc aujourd'hui un siècle. Cette premiere  église du Guéliz est illustrée par les deux dernières photographies ci-contre. Nous ne connaissons pas le nom de l'architecte, nous aimerions le connaître.

14 JUILLET À MARRAKECH AUTREFOIS

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NOS SOUVENIRS DES 13-14 JUILLET MARRAKCHIS

Le 14 juillet à Marrakech, c'était d'abord l'impressionnant défilé militaire, avec plusieurs régiments précédés par leurs fanfares et leurs mascottes. C'était aussi des activités festives particulières et la réception à la Maison de France - Dar Moulay Ali.

Souvenons-nous d'abord que la première célébration officielle de la fête du 14 juillet à Marrakech fut le 14 juillet 1913. Les autorités françaises avaient invité tous les marrakchis à la fête qui s'est déroulée principalement place Djemaa el Fna devant les Services municipaux. Les marocains étaient venus en foule se mêler aux jeux des français. 

14-juillet-a-marrakech-1913 Les drapeaux français et marocains étaient déployés, le général BRÛLARD saluait les marrakchis dans une voiture décapotable de l'époque. Sur la droite, des carrousels (grandes roues) faisaient partie des jeux. 

Grandes-roues-73 Ces carrousels étaient très pratiqués dans l'Empire Ottoman et le Capitaine Landais, chef des services municipaux en avait fait construire pour l'occasion. 

14-juillet-Fantasia-26  Les fantasias faisaient aussi partie du spectacle.

POUR ILLUSTRER LA FÊTE DU 14 JUILLET À MARRAKECH, nous prendrons des exemples dans les années 30, mais soulignons d'abord un 14 juillet exceptionnel, celui de 1924 avec le Maréchal LYAUTEY présent à Marrakech en même temps que le sultan du Maroc.

Etant donné la présence exceptionnelle du sultan MOULAY YOUSSEF à Marrakech et la coïncidence entre la fête religieuse musulmane de l'Aîd el Kebir avec la Fête démocratique du 14 juillet, c'est par conséquent à Marrakech que le maréchal LYAUTEY a célébré la fête nationale cette année là.

Après une revue militaire et une remise de décorations, le grand vizir Mohamed EL MOKRI, a présenté les membres du maghzen au maréchal LYAUTEY, le priant au nom du sultan, de transmettre à M. DOUMERGUE Président de la République française et au gouvernement les souhaits de l'empire chérifien et ses félicitations pour le succès des récentes opérations militaires dans la région d'Ouerghfa.

Le sultan a reçu le maréchal en audience solennelle, puis a eu lieu la réception de la colonie française et des notabilités indigènes dans les jardins de la Résidence, brillamment illuminés.

En 1934: la fête commençait la veille, le 13 juillet et se poursuivait jusque dans la nuit du 14 juillet, un samedi cette année-là.

Vendredi: - 10 heures, distribution de secours aux nécessiteuxà l'annexe des Services municipaux du Guéliz

- à 21 heures, retraite aux flambeaux, d'abord au Guéliz, par la musique du 4e Étranger (Légion) rassemblement devant l'État-major; ensuite à la Médina, par la fanfare des Spahis, rassemblement place Jemaa el Fna.

- à 21h30: Concert donné par la musique du 4e Étranger au Djenan el Hartsi

Samedi 14 juillet: - 6 heures 30, Réveil en fanfare, Salve d'artillerie: 21 coups de canon;

- à 7 heures, Revue des troupes de la garnison sur l'avenue Mangin par le général de LA BAUME commandant par intérim la région. Le 4eRE de la Légion Étrangère s'était rangé dans un ordre impeccable non loin de la place de l'Horloge. Puis le 6e régiment de Tirailleurs sénégalais et le 2e RTM prenaient place à leur tour.  Sous les ordres du lieutenant-colonel Toussaint, les troupes présentent les armes au général de LA BAUME. 

Tribune-officielle-1935 2

Celui-ci après avoir salué le drapeau, vient saluer les notabilités réunies dans deux tribunes dans lesquelles on remarquait  M. Halmagrand, adjoint civil, M. Couget, chef des Services municipaux, son adjoint, M. Bolnot, Son Excellence le Pacha de Marrakech, MM Aimel, Truchet, contrôleurs civils, ainsi que MM. les consuls d'Espagne, d'Italie et d'Angleterre.

Durant toute cette cérémonie, cinq avions de la Base de Marrakech ont évolué dans des formations révélant la maîtrise de leurs pilotes.

Le défilé fut splendide.

- Plus tard, place du 7 septembre, concours de boules, jeux libres et à la mélée; concours ouvert à tous les joueurs de Marrakech, 250 francs de prix; Distribution de vivres aux marocains indigènes;

- à 11 heures, réception à Dar Moulay Ali par M. le général de LA BAUME commandant par intérim la région. 

- à 17 heures à la Médina, place Djemaa el Fna, mât de cocagne et jeux divers dotés de 400 francs de prix. Beaucoup de marocains y ont participé.

à 17 heures au Guéliz, place du 7 septembre, parcours de 8500 mètres, arrivée au Sultan-Hôtel, 300 francs de prix.

À partir de 21 heures, Place de l'Horloge, Grand bal populaire  avec le concours de l'orchestre du 4e étranger. Illuminations: Feu d'artifice.

Pour rehausser l'éclat de cette fête, la population fut invitée à pavoiser dans la plus large mesure du possible. 

En 1936, les plus vieux d'entre nous s'en souviennent peutêtre, un Comité des fêtes de la ville prenait en charge une partie de l'organisation. 

Lundi 13 juillet, après les retraites aux flambeaux du Gueliz et de la Médina, Grande nocturne à 21h30 au vélodrome Octave Lapize. Grace à la Société d'Électricité le vélodrome fut équipé d'un éclairage tout nouveau. "Une piste de danse et une dizaine de musiciens furent à la disposition des danseurs avec consigne d'en user et d'en abuser le plus possible". Une buvette a permis de raffraichir les danseurs.

Il y eut aussi une réunion cycliste à laquelle prirent part les meilleurs coureurs du Maroc. À fête démocratique, prix démocratiques, les entrées au vélodrome furent à 1, 3 ou 5 francs maximum.

-  Course de primes pour débutants, 1 prime tous les 5 tours

- Grand omnium Franco-Italo-Arabe disputé entre 9 coureurs: match de vitesse, match de poursuite et individuelle.

-  Course par éliminatoire

-  Américaine sur 25 kilometres, ouverte aux coureurs toutes catégories. 

La réception à Dar Moulay Ali par le général de LOUSTAL, chef de région.

À onze heures le général recevait les personnalités françaises, marocaines et européennes et il prononça un discours.

DAR-moulay-Ali-Mangin-1913 2 Dar Moulay Ali en 1913, côté jardin. Photo attribuée à L. MAILLET

"L'anniversaire que nous fêtons aujourd'hui, celui du ralliement des Français à un même idéal, en nous dégageant de nos tendances personnelles, doit resserrer encore les liens qui nous unissent dans un même sentiment d'affectueux attachement à la Patrie.

" Ce sentiment nous avons le devoir de le manifester bien davantage encore, syr cette terre marocaine où chaque français a un rôle capital à remplir viv à vis de ces populations dont nous avons la charge de guider les premiers pas vers une destinée meilleure.

" Nous sommes donc tous ici les artisans d'une même oeuvre, nous ne devons jamais l'oublier, comme nous devons toujours nous souvenir qiue la noble mission qui nous est dévolue dans ce pays, ne peut être mebnée à bien que dans l'Ordre, la Paix et la Confiance mutuelle.

" Messieurs les présidents des Chambres d'Agriculture et du Commerce et représentants du 3e collège, vous qui représentez les forces vives de la région, je profite de l'occasion qui m'est offerte pour vous dire combien je suis touché par la collaboration confiante que vous m'avez accordée. Vous avez compris l'importance de votre tâche et vous vous efforcez chaque jour et dans chaque circonstance d'en poursuivre la réalisation. Je vous en félicite et je vous en remercie.

" Messieurs les consuls; votre présence parmi nous est le meilleur témoignage de l'amitié qui unit nos patries. Les principes de Droit, de Liberté et de Paix qui les guident dans la voie du progrés sont les plus surs garants de la solidarité internationale.

" Je vous invite à lever vos verres à la prospérité de la France et du Maroc, étroitement unis par de puissantes attaches économiques, par le souvenir des sacrifices communs et par une affection réciproque.

" Altesse, L'anniversaire du 14 juillet qui est la fête de tous les Français est, pour cette raison même un peu la vôtre. C'est pourquoi je suis particulièrement heureux de vous voir aujourd'hui, entpouré du Pacha de Marrakech, des principaux caïds et notables de cette région, associés aux membres de notre colonie pour resserrer les liens qui unissent l'Empire Chérifien et la République française.

" La crise mondiale que nous traversons et à laquelle aucun pays n'a, hélas, échappé, continue à faire peser sur le Maroc le poids des difficultés économiques qui ne peuvent trouver de remède que dans une évolution administrative et sociale. C'est la tâche que d'un commun accord, se sont fixés sa Majesté le sultan Si Mohammed et M. Peyrouton, notre Résident général.

" Faîtes leur confiance, collaborez, sans marchander votre peine avec les autorités françaises placées à vos côtés: c'est à cette condition seulement que l'Empire Chérifien, qui déjà connaît les bienfaits de la pacification, connaîtra bientôt les bienfaits de la prospérité.

" C'est le voeu que je forme aujourd'hui en vous demandant de transmettre à Sa Majesté le sultan, votre auguste frère, l'hommage respectueux du dévouement et de l'attachement à sa dynastie des Français de Marrakech."

La "Marseillaise"éxécutée par la musique du 4e Étranger fut écoutée dans une attitude respectueuse par tous les présents qui levèrent ensuite leurs coupes à la prospérité de la France et du Maroc. 

Dar-Moulay-Ali-intérieur Dar Moulay Ali, à l'intérieur. Photo L. Maillet

 

Durant l'après-midi du mardi, les jeux divers et populaires (mât de cocagne, courses,..) de circonstance pour un 14 juillet, attirèrent surtout les marocains place Djemaa el Fna. 

Le soir, Grand bal populaire et concert du 2e RTM, puis feu d'artifice.

En 1939, le 13 au soir, grande retraite aux flambeaux qui a traversé les plus grandes artères de la ville.

Imposante revue militaire place du 7 septembre le 14 juillet à 8 heures. Le général FOUGÈRE commandant la région à qui les honneurs ont été rendus par une compagnie de Légionnaires du 2e Étranger a procédéà la remise de décorations en présence des autorités civiles et militaires de la ville, des notabilités musulmanes et israélites, des délégations, avec drapeaux, des groupements patriotiques de la ville. Puis ce fut le défilé impeccable des troupes de la garnison qui se poursuivit jusqu'à 9 heures 30.

Le matin aussi, course cycliste Marrakech-Tanaout et retour organisée par le Vélo-Club.

L'après midi à partir de 18h, jeux populaires à la Médina et au Guéliz: mât de cocagne,  course à pied, course de fiacres (calèches) et autres attractions.

Le soir à partir de 21 heures sur la place de l'Horloge, le traditionnel grand bal populaire. 

Dar-Moulay-Ali-67 Photo JY Tramoy, novembre 2018

 

Dar Moulay Ali, la Maison de France, célèbre en 2019 son 107e 14 juillet à Marrakech, 230 ans après la prise de la Bastille. DAR MOULAY ALI a son compte FB, cliquer sur: Maison de la France

Donnez-vous la peine d'entrer...

 

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Les anciens de Marrakech se souviendront des défilés avenue Mangin et des prises d'armes place du 7 septembre ou sur la Base aerienne. Merci aussi à ceux qui dans les commentaires nous rapporteront des souvenirs de tout ce qui accompagnait la fête: retraite aux flambeaux, coups de canon, illuminations, jeux, courses cyclistes, à pied ou à cheval, compétitions de pétanque, de calèches et aussi les marches militaires, les démonstrations aériennes, les concerts et le Grand bal populaire. Racontez-nous un de vos 14 juillet à Marrakech !

Mais vous pouvez aussi completer ce qui est dit des régiments de la garnison et commenter le discours du général de LOUSTAL en 1936.

ÉLÈVES PILOTES DE MARRAKECH AYANT SERVI EN ALGÉRIE

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PARCOURS DE DEUX D'ENTRE EUX: GEORGES BONNET & CLAUDE ETTER ET RECHERCHE D'UN TROISIÈME HERVÉ LAMENDIN.

DANS LA BIBLIOTHÈQUE TECHNIQUE DES ÉLÈVES PILOTES DE MARRAKECH:

Sylvie, dont le fils est actuellement pilote de chasse a en sa possession deux livrets qui ont appartenu à un élève-pilote de la Base de Marrakech. Elle voudrait les remettre à son propriétaire ou à sa famille. Sylvie aimerait pouvoir rendre ces deux livrets. Elle dispose du nom de son ancien propriétaire: l'élève pilote, Sergent Hervé LAMENDIN. Qui nous dira à quelle promo appartenait Hervé LAMENDIN, quelle fut sa carrière et s'il est possible d'avoir une adresse où remettre les deux livrets ?

Le premier livret est titré : LEXIQUE AMÉRICAIN-FRANÇAIS À L'USAGE DU  PERSONNEL NAVIGANT DE L'ARMÉE DE L'AIR. 

LEXIQUE-US-FR-1952 Les anciens élèves pilotes pourront nous dire dans les commentaires les circonstances dans lesquelles ce livret était principalement utiliséSur la couverture est mentionnée la date d'édition : 1952, ce qui ne permet pas de savoir avec précision à quelle promo appartenait l'Élève Pilote Sergent Hervé Lamendin. 

Deux-livrets-Lamendin  L'autre livret que Sylvie voudrait rendre à son propriétaire est L'ANGLAIS DE L'ÉLÈVE PILOTE. Celui-ci semble provenir du même éditeur: L'Armée de l'Air.

 

Claude-Etter-1934 22

CLAUDE ETTER, QUI FUT ÉLÈVE PILOTE À MARRAKECH, est décédé depuis quelques semaines à Nancy à 84 ans, le 22 mars précisément. C'est sa fille et son gendre Jean-Pascal qui nous ont fait part de son décès. Nous leur adressons nos condoléances attristées.

Photo de Claude ETTER sur sa carte d'officier

Jean-Claude et son épouse font aux anciens pilotes de Marrakech une double demande:

"Mon beau-père (Mr Claude ETTER né le 15/07/1934 à Besançon - Carte d'identité militaire N° 011728) vient de décéder à Nancy et il a étéélève-pilote sur T6 entre 1957 et 1958. En vue d'étoffer le musée de l'escadron de Chasse 2/3 Champagne de Nancy-Ochey je recherche tout élément, document, histoire de pilote ou d'entrainement, photos...... afin de faire perdurer son engagement auprès de pilotes de chasse et aussi, je le reconnais, mieux connaître l'histoire militaire de mon beaupère...même tardivement. Pouvez-vous m'aider dans cette démarche..."

QUI DISPOSERAIT DE DOCUMENTS SUSCEPTIBLES DE VALORISER LE MUSÉE DE L'AVIATION DE CHASSE À NANCY-OCHEY?

QUI SAURAIT NOUS DIRE QUELLE ÉTAIT LA PROMO DU S/LT CLAUDE ETTER À LA BASE DE MARRAKECH ? QUELS SONT CEUX QUI L'ONT CONNU  À MRK OU EN ALGERIE

Claude ETTER, venant d'Aulnat est affectéà Marrakech avec le grade de sergent le 15 février 1957 et son livret de vol commence en avril. Il est Aspirant le 30 avril et S/Lt à compter du 1er mai. Il va poursuivre sa formation sur T6 jusqu'à fin septembre de la même année. Il devient officier de réserve des bases de l'Air le 30 novembre 1957. Il rejoint son corps à Oran mi février 1958. Il est officier de renseignements à la salle d'opérations de la base de Thiersville. Ses obligations légales se terminaient le 1er mai 1958, mais il poursuit ses fonctions d'officier de renseignements jusqu'à sa libération dans le civil  en janvier 1959.
De février 58 à décembre 58 il effectue plusieurs missions sur des avions ou hélicoptères dans la région d'Oran, mais il ne pilote pas. Il est soit passager notamment pour les liaisons entre Oran et Thiersville.  Soit  son avion (ou hélico) est piloté par un autre pilote et il effectue une mission d’observation. 
L'examen de son carnet de vols permet de savoir quels sont les instructeurs et moniteurs pilotes qui ont contribuéà sa formation.
Le commandant de la BE 707 pendant sa formation sur T6 était le Colonel Feuvrier. Il est géré administrativement au Bureau des vols par le capitaine Ferrando jusqu'en mai, puis à partir de juin par le capitaine Noirot.
En avril 1957 son moniteur est le Sergent Le Goulm avec lequel il fait la plus grande partie de sa formation, mais il vole aussi avec les Sergents Babaglio et Marquis, ainsi qu'avec l'Adjt/chef Larnaudié. 
Les liaisons avec le terrain annexe de Sidi Zouine se font sur Toucan.
En mai 1957, il  a toujours le sergent Le Goulm pour moniteur principal et vole aussi occasionnellement avec: l'Adjt/Chef Dufau, l'Adjt Vignon, l'Adjt/Chef Del Monaca, et il effectue trois vols en Solo sur le T6 n°121 

T6-Claude-ETTER-MRK-54  Claude ETTER se fait photographier debout devant " Son" T6 rangé sur le terrain de la Base de Marrakech

En juin 1957, le Sergent Le Goulm reste son moniteur principal, il vole aussi avec le Sgt Bruson, l'Adjt/chef Lieutaud, il est initié au VSV (vol sans visibilité), il vole dix fois en Solo.  

Claude-Etter-MRK-T6-nuage-54

En juillet, il vole exclusivement avec le Sergent La Goulm, et 4 vols en solo. 

Claude-ETTER-T6-MRK-1954

 Il vole en solo, notamment sur le T6 n°131, ce qui explique cette photo-souvenir avant de s'asseoir dans le cockpit avec tout l'équipement nécessaire.

ETTER-Claude-T6-MRK-formation-54

En septembre, Claude ETTER vole principalement avec le Sgt Le Goulm et aussi avec le Lt Delmar, le Sgt Malagnac et l'Adjt Durand. 

Claude-Etter-MRK-1954 Après sa formation il rejoint une unité opérationnelle à Oran sous les ordres du Lt/Colonel Gontard, Cdt le 41/540. Il est à l'E.M. du GATAC 474. Il est détachéà Thiersville pour remplir les fonctions d'officier de renseignements à la salle d'opérations de la base. Il  reprendra les vols à Oran en mars 1958, comme observateur, il est piloté sur T6 par le Lt Jeanjean, le Sgt Bouchon, le Lt Gaudard et le Cne Rouillon.

Il poursuivra audelà de la durée légale du service militaire, comme officier de renseignement. 
Il quitte l'Armée de l'Air en janvier 1959.
Il sera décoré de la Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l’ordre en AFN, agrafes « Maroc » et « Algérie"
GEORGES- Antoine BONNET a effectué aussi sa formation sur T6 à Marrakech et sa "spécialisation chasse"à Meknès entre juin 1952 et septembre 1953. Il avait été incorporéà Aulnat en janvier 1952. Il est décédé en 2002 après une carrière dans l'Armée de l'Air et une nouvelle carrière dans le civil à partir de 1979.
Son gendre Frédéric et sa fille Daniele ont contacté le blog en proposant des documents photographiques.
"Bonjour
Ma femme possède un nombre incalculable de photo provenant de son père décédé qui était pilote dans l'AA. Notamment de Marrakech et Rabat. Pouvez-vous me donner une adresse que je vous transmette une partie de celles-ci."
C'est ce qui fut fait.
Georges BONNET commence sa formation d'Élève Pilote sur T6 le 9 juin 1952 avec le moniteur pilote COTARD, il sera aussi formé ce même mois par les Lt Lecoq et H. Lassus, ainsi que A.Nègre. De cette période il a conservé une photo.

Marrakech Juin 1952 pas de nom Il s'agit probablement d'élèves-pilotes de sa promotion, aucun nom au verso de la photo.  Si quelqu'un reconnaissait un visage, merci de le signaler.

Marrakech 52:07-Photo  Il s'agit du terrain d'aviation de Marrakech en juillet 1952. 

Marrakech Le mess Juillet 1952 accroupi à gauche Bonnet georges Photographie prise en juillet 1952 devant le mess. Georges Bonnet est accroupi à gauche.

Juillet 1952 : Mr COTARD, A NÈGRE, Lt LECOQ
La formation est suspendue pendant le mois d'aout et reprend en septembre. 
Septembre 1952: S/Lt DUCHANGE, Lt CAZENEUVE, Sgt NOGACHEVSKY, (solo sur T6 le 6 sept.) MP COTARD, 

T6 Test de formation Sgt Bonnet Marrakech Test de formation

Octobre 1952: NÈGRE, Sgt COMPAN, Sgt BRIONES, M. COTARD
Novembre 1952: COTARD, Sgt TROUVAT, GAUDRY, Sgt LEONHART, Cne GRISONI
Décembre 1952: Sgt CAUSSIN, Sgt BRIONES, Sgt LEONHART, Sgt TROUVAT, 
Janvier 1953: MP BOUCHET, Lt LECOQ, Sgt TROUVAT, Sgt JONCHIN, Sgt GAVORY 

T6 Marrakech Janvier 1953 La formation T6 est en voie de se terminer; Georges Bonnet vole en formation.

Fevrier 1953: Sgt TROUVAT, Sgt GAVORY, Lt LECOQ, A/C VEYNANTE, Sgt COMPAN, W/c TORBELL 

Avec la première partie de sa formation il obtient son brevet de pilote.

Georges Bonnet ci-dessous à gauche profite d'un quartier libre pour se promener dans Marrakech en calèche avec un autre élève pilote de sa promo.

Marrakech Septembre 1952 Place Djema el Fua Bonnet Geoges a gauche 

Reste la spécialisation "Chasse"à Meknès: Elle commence en avril, il fait connaissance avec de nouveaux instructeurs.

Meknes Batiment du 2ème groupe  Ceux qui l'ont connu reconnaîtront le bâtiment du 2e groupe

En avril  1953, Georges Bonnet vole en solo sur Morane Saulnier MS 475. Il a été préparé par l'Adjt Parodi, le S/Lt Arnodo, le Lt Commenoz et le Sgt Jaillet. Il vole aussi sur T6 avec le Sgt/Chef Chabas et le Sgt Decourtois.

Meknes le Parking pas de date  Le parking à Meknes tel que Georges Bonnet l'a connu.

 En mai, il vole avec les mêmes instructeurs ainsi que les Sgt Fauroux, Caurette, Fages et le S/Lt Studle.

En Juin il retrouve certains de ses moniteurs ainsi que le Lt Gras, Sgt Chabas, Adjt Botte, Sgt C. Duprat, Sgt Guérard, Cne Gauthier sur MS475 et sur T6.  

T6 Meknes C'est depuis Meknes qu'il envoie à ses parents, une photo de lui pilotant un T6.

En juillet il pousuit sa formation  avec les mêmes instructeurs ainsi qu'avec le S/Lt Sims et il participe en solo au défilé du 14 juillet sur MS475. 

Marrakech Fairey Firefly Pays-bas pas de date Un Fairey Firefly construit aux Pays-Bas attire son attention

Après un congé en aout il termine en septembre sur T33 avec le S/Lt Delorme, Adjt Charollais, S/Lt Fevre, Adjt Cantal, Adjt/chef Combenoël. Le capitaine Poste conclut et valide sa formation.
Georges BONNET  intègre après sa formation l'escadron de chasse EC1/7 sur Mistral à Bizerte en Tunisie, puis il opère en Algérie d'abord au sein de l'Escadre de chasse 1/7 "Provence" qui a sa base à Oran La senia.  

Le 1-7 en 1954 Sgt Bonnet Il est sous les ordres  du capitaine Mesnard. Georges Bonnet est au centre de la photo parmi les pilotes accroupis qui viennent de remporter la coupe de tir inter-escadres.

Il avait conservé des coupures de journaux qui parlaient de son unité l'ERALA 2/40  
Le Bled_Oran_1
Reportage de Roland Delcourt dans "Le Bled" d'Oran sur la "Recon-naissance à vue". Photos de Claude Bosnier. Cliquer sur la photo pour l'agrandir. (ERALA: Escadrille de Réserve d'Aviation Légère d'Appui).

Le Bled_Oran_2

La photo en bas et à gauche de la page représente le Sergent-Chef Bonnet s'apprêtant à s'engager sur la piste pour décoller et précéder le capitaine Springinsfeld qui dans un autre T6 transporte le journaliste.

L' Echo d'Oran 24 avril 1956_1

Georges Bonnet prend à son bord Firmin Ellul, journaliste à L'Echo d'Oran le 24 avril 1956 afin de le faire participer au "Bombar-dement en piqué d'un objectif rebelle". C'était une opération combinée qui impliquait le Centre d'entraînement des réserves, avec ses avions Vanneaux et par ailleurs des Mistral.  

Les echos d'Oran 24 avril 1956_2  

Les echos d'Oran 24 avril 1956_2

Une clairière, quatre objectifs à l'intérieur de cette clairière, huit "Vanneaux" du C.E.R., deux "Vanneaux" par objectif. Les "Mistral" suivront.  XXXXXXXXXXXXXXXX. 

Les echos d'Oran 24 avril 1956_3  Les photographies sont suivies d'un article plus circonstancié:

L'echo d'Oran 24 avril 1956_4

On comprend que l'opération était destinée à entretenir les pilotes réservistes dans leur pratique opérationnelle au contact des pilotes en activité. L'identité du sergent pilote d'active a été occultée, mais nous savons de qui il s'agit.
XXXXXXXXXXXXXXX
La formation d'officier du pilote Georges BONNET
En 1958 Georges BONNET effectue une nouvelle  formation dans le cadre de l'Armée de l'Air qui se déroule à la Base école 720 de Caen-Carpiquet. 

aeroport-de-caen Cette base école a fonctionné de 1958 à 1962. Georges BONNET était EOR dans la 58D commandée par le colonel ENFRU

PromoPN58D    Cette promotion était composée de deux brigades et de 4 sections: Georges BONNET était dans la 1ere Brigade, 1ere section. 

Livret 58D_3 avec les EOR Abraham, Albin, Aragon, Artous, Aumont, Badey, Baillon, Berdeaux, Berger, Billey, Bocchini, Brabant, Bruneau, Buhrel, Candat, Caubert F., Caubert G. , Caumon, Coullet et Coppel.

Il connaîtra la Base de Blida, puis à nouveau Oran La Senia et opérera principalement sur T6 et T33.

À l’indépendance de l'Algérie, il est affectéà Orange puis en 1965 à Narbonne (n°2 d'une escadrille de contrôle au CDC), mutation à Bretigny-sur-Orge (N°2 de l'annexe CEAM) vers 1969. Puis Mont de Marsan en 1973 et Chef des Moyens Opérationnels de la BA118 en 1979. Il attaquera une reconversion dans le monde civil hors de l'aéronautique.
Il finit sa carrière au LCL, titulaire de nombreuses décorations :
Officier de la Légion d'honneur
Officier de l'Ordre National du Mérite
Croix de la Valeur Militaire (1 palme pour citation à l'ordre de l'armée, 7 étoiles pour citation à l'ordre de la brigade)
Croix du combattant
Médaille commémorative des Opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en AFN (Algérie)
Cette page en l'honneur des pilotes qui ont servi en Algérie montre la place de la Base école de Marrakech dans leur préparation. Elle a été réalisée grâce à plusieurs contributions. Nous remercions particulièrement Sylvie pour l'élève pilote Hervé LAMENDIN, et aussi les familles de Claude ETTER et de Georges BONNET pour la documentation partagée sur ce blog. Nous invitons d'autres pilotes à apporter des compléments ou des précisions dans les commentaires ou en écrivant à : mangindemarrakech (arobase) free.fr 

TRISTE NOUVELLE: BORIS STEPANOFF NOUS A QUITTÉ

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BORIS ÉTAIT UN ANCIEN DU LYCÉE MANGIN

Il avait conservé précieusement une photo de sa classe de 4e classique en 1951

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Sur cette photo sa génération: : Alain ROUTIER, Francis FRASSATI, Roger BEAU, Guy ABITBOL, Roger BÉNISTY, Boris STEPANOFF, MARITON, Jocelyne PERONNI, HENRI, PAUMEL, Monique MARIN, TALLEUX, Annette AFRIAT, Michèle CHEVALIER, Claude MARTEL, Michèle ANDRIEUX, Emilienne ASSEMAT, Liliane PERONI, Francette TORONDEL, Bernadette CADART.

C'est grâce à son frère Dany que nous en avons été informés: "je vous fais part du décés de mon frère Boris survenue le 11/08 . L'incinération aura lieu le mercredi 21 à Clermont- Ferrand." 

Boris-Stepanoff

Cette nouvelle plonge dans la tristesse tous ceux qui à Marrakech ont connu Boris et notamment les sportifs. Nous exprimons à sa famille, ainsi qu'à ses amis proches toute notre sympathie.

Ci-contre une photo récente de Boris qu'il avait choisie avec Amina.

Ceux d'entre nous qui voudraient rappeler un souvenir de Boris, ou exprimer leurs condoléances à Dany et aux membres de sa famille, peuvent le faire directement dans un commentaire en bas de cette page. 

 

 

ESCAPADE DE MARRAKCHIS À ANGOULÈME

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Claudine XIMA LEMAURE nous fait le plaisir de partager des photos de l'escapade de septembre 2019:
"Une nouvelle rencontre de Marrakchis a eu lieu du 16 au 20 septembre dernier à Angoulême, cette fois ci à l'invitation et initiative de Blandine et Gilles Vigour.
Ces mini moussem de régions permettent d'autres rencontres avec en prime la découverte d'un territoire.
Après le Gers , le Pays basque, la Touraine, c'était la Charente ….
Avis aux intéressés désirant organiser une nouvelle rencontre dans une autre région."
Arrivée le lundi soir à Roullet-St-Estèphe:  Nous logions tous dans un petit hôtel à la périphérie d'Angoulême.
Toutes les chambres en Rez-de-Chaussée nous permettaient "d'envahir" la cour pour les consignes d'organisation et d'horaires.
Je dois signaler qu'un gros progrès de "discipline" a été fait tout le monde respectant les horaires.
Les diners avaient lieu à proximité, le restaurant jouxtant l'hôtel. Les repas de midi étaient pris sur place en fonction des visites.
Mardi 17 : visite d'une ferme nucicole  BIO (culture des noix, travail et produits dérivés).
                Déjeuner à la ferme avec produits bio, dérivés des noix , de l'apéro au dessert.
                Moment convivial, instructif et sympa. 

P1040182 Photo 1) Francine Gagé montée sur un engin ramasseur de noix écoute avec attention les explications de l'exploitant

P1040183  Photo 2) A table à la ferme. 

P1040184 Photo 3) Autres convives.

DSC_0572  Photo 4) René et Denise Doudard et 

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Photo 5 ) Georges Stachewsky, initiateur du concept des "escapades" à Nougaro.

 

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX mardi 17 après midi : visite du château de la Mercerie à  Magnac Lavalette

Abandonné et en ruines, il est en restauration , chantier énorme et inachevé : on le surnomme "le Versailles charentais", sans doute pour sa superficie... 

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Il n'a pas vraiment de style à l'intérieur, la déco suit les coups de cœur des anciens propriétaires au gré de leurs voyages.
Amoureux en particulier des grandes fresques d'inspiration portugaises en faîence..  Photo 6 ci-contre.
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P1040188 Photo 7) La façade du chateau de la Mercerie

Le soir en rentrant d'excursion nous nous retrouvions devant nos chambres pour bavarder, se désaltérer et écouter les consignes de Blandine pour le lendemain.  

P1040194 Photo 8) Palabres dans la cour de l'hôtel.

Mercredi 18 septembre: 

matin : visite de la citée internationale de la bande dessinée et de l'image.
           la photo de  groupe a été prise devant l'entrée du bâtiment. 

P1040211 Photo 9) Le groupe

           Répartie dans 3 superbes bâtiments, la Cité internationale rassemble le Musée de la BD , des expositions temporaires , une bibliothèque patrimoniale , une bibliothèque publique spécialisée , une résidence internationale d'auteurs, un cinéma d'art et d'essai de recherches , un espace internet , et une brasserie panoramique.
Le 9 ème ART s'affiche à Angoulême :  des murs peints, véritables œuvres d'art font l'objet d'un circuit touristique. Réalisés par la cité de la création, association de "muralistes" .
Ces murs peints décorent le paysage urbain de nombreux personnages de la bande dessinée affirmant ainsi de façon pérenne la position d'Angoulême capitale de la BD. 
L'EXPOSITION TEMPORAIRE ÉTAIT CENTRÉE SUR LA MODE

P1040198 Photo 10) Dessin et bulles de Nicole Lambert.  

P1040201 Photo 11) Toilettes ?  

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Photo 12) Les triplés de Nicole Lambert.  

P1040209 Photo 13) Claudine en personnage de BD.  

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Photo 14) Yves Saint-Laurent, bien connu à Marrakech, "La vilaine LULU"

 

 

 

 

P1040202 Photo 15) Dialogue

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Photo 16 ) Mickey Mouse

 

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20190918_101033 Photo 17) La mode de 1920 à 1990 

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Photo 18) Les origines de la mode par BLUTCH. 

20190918_104636 Photo 19) Couturiers de Paris 

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Photo 20 ) La mode bretonne: Bécassine et Claudine

 

 

20190918_104949 Photo 21 ) Dessein de mode..  

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Photo 22 ) Encore les triplés de Nicole Lambert

 

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Mercredi (suite) : Déjeuner sur place à"la table à dessin" (restaurant panoramique)
Après midi
              Visite du musée du papier:
              installé dans le bâtiment-pont sur la Charente , le musée  succède aux bâtiments industriels de Joseph Bardou.  Ses usines fabriquaient le papier à cigarettes "JOB", "LE NIL"
Une partie de la production était expédiée vers le Moyen Orient et surtout l'Egypte.
Ce musée présente des expositions sur la papeterie industrielle des 19 et 20 ème siècles (photos, documents, témoignages )
Industries connexes : pâtes à papier ( comment on la fabriquait à l'époque), imprimerie , toiles métalliques, cartons et papier , feutres etc..)
Il reste des vestiges : roue à aubes , cuves pâtes à papier .
            A l'étage : expositions temporaires d'art contemporain présentant le travail d'artistes où le papier et le carton sont les seuls moyens d'expressions  plastiques.
Lors de notre visite  Daniel MAR, artiste Niortais en  était l'exposant.
On peut dire qu'il est "un sculpteur d'histoire" vous pouvez retrouver son travail sur www.artpapier.fr    ou    www.facebook.com/marpapier.
La page n'est pas terminée. Si vous avez participéà l'escapade à Angoulème et disposez de photos et anecdotes à partager, vous pouvez les envoyer au webmaster : mangindemarrakech@free.fr

 

 

TRISTE NOUVELLE POUR LES ANCIENS DE MARRAKECH

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Roger BEAU, nous a quitté.

Acteur inlassable de l'amitié entre anciens de Marrakech et ardent défenseur de la conservation de leur histoire, Roger Beau  est décédé le mercredi 23 octobre à l'âge de 83 ans. 

La cérémonie s'est déroulée le vendredi 25 octobre 2019 à 08h30 au Crématorium des Pyrenees de Azereix (65380).

Nous ouvrons cette page à sa mémoire.

Nous la compléterons dans les prochaines heures.

Pour les condoléances adressées à Annie et à sa famille, ainsi que pour l'évocation de son souvenir vous pouvez les écrire dans les commentaires au bas de cette page.

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